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L'école Jean FABRE
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: ven. 30 mars 2012 22:22:59

L'école de Dar-Debibagh a pris le nom de Jean Fabre le 30 janvier 1953. Cette date n'a pas été choisie au hasard: elle correspondait à l'anniversaire de la mort de Jean Fabre tué au combat le 30 janvier 1945 en Alsace.

Une cérémonie a eu lieu sous la direction de M.L'Heveder directeur de l'établissement en présence des élèves et des maîtres rassemblés devant la plaque commémorative de la mort de Jean Fabre.

Voici le texte de l'allocution prononcée par M.L'Heveder:

" Il y a 8 ans mourait Jean Fabre, un ancien maître de cette école.
C'était le 30 janvier 1945.

Nous voici, une fois de plus, réunis dans l'école où il a exercé, devant le plaque qui perpétue sa mémoire, pour rendre à son souvenir, l'hommage de notre fervente admiration, qu'oil a méritée par son courage, par sa lucidité devant le danger, par son acceptation sereine du plus dur des sacrifices.

Cette cérémonie revêt cette année un caractère particulier du fait qu'à partir d'aujourd'hui, l'école de Dar-Debibagh n'existe plus, puisqu'elle prend officiellement le nom de Jean Fabre, perpétuant ainsi le souvenir de celui qui l'a quittée en 1942, pour aller, à l'appel de sa patrie, chercher sur les champs de bataille une mort glorieuse.

Et maintenant,maîtres et élèves de cet établissement, nous avons envers Jean Fabre, un devoir de plus à remplir et un moyen de plus de servir sa mémoire: c'est de redoubler d'ardeur pour faire honneur à notre école, honneur qui rejaillira sur le nom qu'elle porte désormais.

Pour les nouveaux qui ne l'ont pas connu, pour les anciens qui auraient oublié la figure de celui dont nous célébrons aujourd'hui l'anniversaire de la mort, voici quelques passages des discours prononcés le 2& décembre 1945, à l'inauguration de cette plaque. Ils vous feront connaître ou vous remettrons en mémoire, le caractère de Jean Fabre et les circonstances de sa fin héroïque.

C'était un grand garçon sympathique, expansif, alors qu'il fonçait sur l'ennemi, dans son char, en tête de son unité.

Comme les chevaliers d'autrefois qui tenaient à mourir debout, dans leur cuirasse, et n'admettaient comme linceul que leur étincelante armure, Jean Fabre, chevalier des temps modernes, est mort dans son char, et, sur la vaste plaine d'Alsace encore toute enneigée et frémissante des mille fumées et des mille rougeoiements du champ de bataille, sa fin fut marquée, comme celle des héros de légende , par une immense colonne de fumée noire qui endeuilla le ciel d'hiver.

Il avait 22 ans ; Sa belle conduite lui avait valu déjà la citation suivante :

Citation à l'ordre de la division :

« Fabre Jean, brigadier, excellent pilote, hardi et consciencieux, a pris part à tous les engagements de son peloton;s'est particulièrement distingué au combat du 15 novembre 1944 à Dollleren, où son char, avant d'être percé par un obus perforant, il en assura le remorquage sous le feu, et dans des conditions périlleuses porta secours à son aide-pilote mortellement blessé.

Et voici le texte de la citation qui lui fut décernée à sa mort:

Citation à l'ordre de l'armée :

« Brigadier Fabre Jean. Excellent pilote de char, ardent et toujours volontaire pour faire partie des équipages d'attaque. Frappé de plein fouet par un obus perforant, le 30 janvier 1945 au débouché du village de Jebaheim, au moment où il menait son char hardiment dans les lignes ennemies, malgré les violentes réactions d'armes antichars adverses. A pris part à tous les engagements de l'escadron, le 3 novembre 1944 à Haut du Tot, le 20 novembre à Buc, les 25 et 26 novembre dans la vallée de la Doller et a fait l'objet d'une citation à l'ordre de la division.

Conservons pieusement son souvenir et profitons de la grande leçon de son sacrifice et de sa fin héroïque.

C'est à ce sacrifice, c'est au sacrifice de tous ceux qui comme lui ont donné, sans hésiter, leur vie à la Patrie, que nous devons la victoire, cette victoire sans laquelle nous serions aujourd'hui réduits à un esclavage qu'on a peine à imaginer.

N'oublions jamais ce que nous devons à ces morts.

Dans une des dernières lettres qu'il écrivait à sa mère, Jean Fabre disait : « Si je venais à mourir, je voudrais tant qu'on m'admire au lieu de me plaindre ».

Respectons sa dernière volonté : ne le plaignons pas. Gardons pieusement le souvenir d'un être très jeune, très pur, très noble, et très grand, d'un être qui refusa toute pitié, mais qui, par delà la tombe, réclame et mérite que notre admiration monte vers lui comme un pur encens ».

Après la Marseillaise chantée avec enthousiasme par les enfants de l'école,M. Gally au nom de la 5me DB, déposa une magnifique gerbe au pied de la plaque commémorative.

Dans l'assistance on remarquait M. Caillat, proviseur du lycée, M. Le Yavanc, président et M.Gally, des Anciens de la 5me DB, Mme et M. Vaugrenard, du 5me RTS

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Re: L'école Jean FABRE
Envoyé par: ChR (Adresse IP journalisée)
Date: sam. 31 mars 2012 12:16:09

Merci Georges .L'école de Dar-Debibagh était le premier poste de mes parents ,c'est là qu'ils se sont connus et mariés (en 1948)! Ils y ont enseigné d'octobre 1947 à juin 1950 . J'ai des photos (de classe et des enseignants de cette période là)...

Pièces jointes: Ecole Dar Debibagh (Jean Fabre) Les enseignants 1948 a.jpg (424.5KB)  
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Re: L'école Jean FABRE
Envoyé par: ChR (Adresse IP journalisée)
Date: sam. 31 mars 2012 12:26:34

Pour compléter ce qui précède:quelques noms :assis,en partant de la gauche:2°Mr L'Hévéder,Mr Pérès,Mlle Goize;debout :2°Mr Ros (mon père),4°Mme Raon(par la suite Mme Chevalier,directrice de l'école de l'Hippodrome)

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