LE CINÉMA FAMILIAL

Il était attendu à la paroisse St François d’Assise depuis plusieurs mois et il s’est fait voir et entendre - car c’était parlant ! - le samedi 5 janvier 1935, la veille de l’épiphanie : lanterne magique cadeau des Rois Mages ? !! Ça a pas dû être présenté comme cela à l'époque.

Ensuite presque chaque semaine il y avait une séance le samedi, et deux séances le dimanche.
Parmi les premiers films projetés « Mes petits », « Maman », « La soeur blanche », «Matricule 33 », « Cavalcade » etc … sans parler des documentaires, des comiques, des dessins animés, finalement «  des films de grand cinéma - on les trouve encore sur internet - sélectionnés pour les familles » !!

L’installation a entrainé pas mal de changements dans l’ancienne église devenue salle paroissiale ; c’est pour cela que Micheline nous dit que l’entrée de l’Église, rue du commandant Fellert, était l’entrée du cinéma paroissial, dans sa jeunesse. Mais soyons rassurés, il y avait une autre - vraie - entrée à l'église : celle qu'a connu Carole ... quelques années plus tard
Des perfectionnements successifs ont amélioré l’acoustique, puis un deuxième appareil a été acheté pour assurer la continuité des spectacles en cas de panne.
Une séance réservée aux enfants a été mise en place le jeudi car «  les grandes personnes » trouvaient les enfants parfois bien « terribles » lors des séances familiales !!

Pendant ce temps, en attendant qu’on lui offre mieux, le curé de St Michel se contente d’un Pathé-Baby dont il est d’ailleurs très reconnaissant au bienfaiteur qui le lui a envoyé de France et qui pour le moment lui donne satisfaction ; mais attention à ne pas être jaloux de l’église de la ville … nouvelle.
La programmation est moins somptueuse qu’à St François et les enfants aussi « terribles » (?) qu’en ville, voient … et revoient - mais on découvre toujours quelque chose de nouveau et en plus il n’y avait pas la télé ! - la chasse à l’ours blanc, la chasse aux canards sauvages, la chasse à la baleine, la chasse tragique à la panthère, la pêche aux crocodiles, mais aussi les aventures de Charlot ou de Félix le Chat, l’histoire de Sainte Cécile, de Saint Tarcisius - dont on ne sait pas grand chose mais qui était donné en exemple aux enfants de choeurs - et de Sainte Bernadette Soubirous.

Il paraît que ce programme choisi pour eux leur plaisait assez pour que certains puissent dire : «  C’est mieux qu’à Boujeloud » !! le grand cinéma tout proche, ce qui me laisse penser que ces enfants, fort heureusement ne fréquentaient pas que le catéchisme. Mais avaient-ils seulement pris soin de consulter avant les séances, les « cotes morales" des films - que certains appelaient d’ailleurs « les cotes Moralès »; tout le monde n’était pas Français de France ! - affichées à l’entrée de St François ?

Ah, quels bons souvenirs que les premiers courts métrages de Charlot, de Harold Loyd, de Laurel et Hardy et des Keystone Cops...
Pour notre famille, dans les années 50, le cinéma c'étaient ces merveilles passées au patronage de l'Eglise. On allait rarement dans les belles salles de l'Empire,de l'Astor, du Bijou, de l'Arc en Ciel ou du Rex.
C'est dans cette dernière salle que j'ai vu mon premier long métrage : Marcelino Pan y Vino qui m'a fait tant pleurer, mais pas de rire comme les comiques qu'on nous passait au cinéma de l'église.
A l'adolescence, dans les années 60, ce sont les cinémas de la ville qui avaient notre faveur avec de grands films, dont un m'a aussi coûté bien des larmes, c'était "Mirage de la Vie" projeté au Rex !

Carole, je vois que ta culture cinématographique te fait "poster" à 8H47 comme "Le Train de 8h47" film de 1934, avec Fernandel d'après le roman de Georges Courteline.
Il est probable que ce film soit passé au " cinéma familial paroissial " même si ( et peut-être même surtout !) Fernandel n'était pas encore Don Camillo

Bonjour
A mon époque on avait droit aux " Tarzan " et à la sortie la boite à roulette du marchand d'oublis et de sucre d'orge !!!!

MARCELINO PAN Y VINO j'ai vu ce film au cinéma BIJOU et j'y pense encore quand nous passons devant ce cinéma totalement à l'abandon comme l'ASTOR. Je crois d'ailleurs qu'il y avait eu plusieurs films de MARCELINO.
Nos sorties du samedi soir étaient rythmées par tous ces magnifiques films et c'était bien.