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Bab Gisa : Portes d’entrée de la médersa et de la Jama El Gnâïz
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: dim. 14 février 2016 11:15:29

BAB GISA : PORTES D'ENTRÉE DE LA MÉDERSA ET DE LA JAMA EL GNÂÏZ



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Cliché anonyme, non daté (autour de 1920-1925)

La première porte est l’entrée de la médersa situé contre le mur sud de la mosquée de Bab Gisa. La médersa abritait 31 chambres de tolba.

La seconde porte est celle de la mosquée des morts (Jama el Gnâïz). En raison de la forte pente de la rue devant l’entrée un perron est aménagé contre la porte. On accède au perron par quatre marches d’un côté et onze marches de l’autre. Mosquée des morts et mosquée de Bab Gisa communiquent par l’intérieur.

En arrière-plan le minaret de la mosquée de Bab Gisa, situé contre le mur nord.

Pièces jointes: Bab Guissa Entrée Médersa et Jama el Gârnïz.jpg (380.9KB)  
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ENTRÉE DE LA MOSQUÉE JAMA BAB GISA
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: dim. 14 février 2016 15:51:14

ENTRÉE DE LA MOSQUÉE JAMA BAB GISA


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Cliché anonyme et non daté (autour de 1920-1925)


Derrière Bab Gisa et séparée de la façade postérieure de cette porte par une grande fontaine de construction récente (en arrière-plan), se trouve la mosquée Jama Bab Gisa, qui porte le nom de la porte.

L’architecture générale et la distribution des annexes permettent de classer cette mosquée à l’époque mérinide (XIV siècle). Elle a été construite sur le flanc de la colline où s’étend le cimetière de Si Ali El Mzali ( aussi appelé cimetière de Bab Gisa). Les murs de sa façade postérieure servant de mur de soutènement au talus en forte pente qui domine la mosquée.

On y accède de la rue par un palier surélevé de 4 ou 5 marches. La porte est protégée par un auvent avec une toiture à 3 pentes, couverte de tuiles vertes ( et de quelques graminées). Cet auvent comprend 3 rangées superposées de consoles sculptées et peintes.
L’arc de la porte est encadré d’une décoration losangée et la porte a des vantaux cloutés.

Alfred Bel, dans ses commentaires des photographies du Cdt Larribe écrit « Cette mosquée n’a guère d’autre titre au souvenir que d’avoir été envahie en mai 1912, lors de l’attaque de Fès, par quelques-uns des assiégeants qui avaient franchi les remparts de la ville et massacrèrent du haut du minaret nos soldats qui gardaient les abords de la porte et qui par respect pour la mosquée n’avaient pas cru devoir occuper le minaret ».

Pièces jointes: Bab Guissa Mosquée et Fontaine.jpg (379.1KB)  
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VUE DU MELLAH
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: lun. 15 février 2016 23:34:48

VUE DU MELLAH

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Cliché anonyme et non daté (autour de 1920-1925): vue du Mellah.

Le Mellah ou quartier juif s’élève au sud de Fès-Jdid, en amphithéâtre sur un monticule qui domine l’Oued el-Adham ; au nord et au nord-ouest il est contigu au Palais du Sultan. Les maisons sont à plusieurs étages : le Mellah, enserré dans une enceinte inextensible sur un espace extrêmement réduit, était forcé de gagner en hauteur et en densité ce qu’il n’avait pas en superficie. La place faite aux rues est aussi restreinte que possible.

Au premier plan la route qui mène de Dar Debibagh ( première appellation de Fez ville nouvelle) à Bab Ftouh et plus loin vers Taza. Au fond le Djebel Zalagh.

« Les Arabes nous appellent les « M’llahs », les « salés » parce que nous salions les têtes des prisonniers du Sultan *.
« Les Fasi nous appellent aussi les « M’sous ». Un « salé » c’est un homme qui a encore du goût, mais un « m’sous » c’est un « moins salé » !

Pascale Saisset dans « Heures juives au Maroc ». Les éditions Rieder Paris 1930

* l’origine du mot « Mellah » est pour certains en relation avec la fonction attribuée aux juifs dans le salage des têtes des ennemis décapités du sultan : Ils salaient les têtes avant de les planter sur les piques. Cette coutume est contestée par la plupart des juifs et des orientalistes

Pièces jointes: Vue du mellah.jpg (339.3KB)  
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LE CORTÈGE DU SULTAN DES TOLBAS À BAB SEGMA
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: ven. 19 février 2016 14:00:20

LE CORTÈGE DU SULTAN DES TOLBAS À BAB SEGMA

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« Fez- Fete of the Sultan of Tolba » Cliché B.B.C. Publications, non daté

La fête du Sultan des Tolba remonterait au règne de Moulay er Rechid, fils du fondateur de la dynastie alaouite. La version la plus romantique de cette fête dit que vers 1664/1665, la région de Taza se trouvait sous l'influence tyrannique d'un riche marchand juif, Ben Mechaal, qui exigeait, chaque année, que les habitants de Fès lui envoient une jeune vierge pour son harem.
Moulay er Rechid, étudiant à la Qarawiyine, ému par la détresse de la mère de la jeune fille qui devait être livrée à Ben Mechaal, décide avec ses camarades étudiants de prendre la place de la jeune vierge. Travesti en jeune fille, accompagné d'une quarantaine de ses condisciples, pour partie déguisés en femmes, d'autres cachés dans des caisses sensées renfermer des cadeaux, il se rend à Taza dans la demeure du juif Ben Mechaal. Celui-ci, sans défiance installe chez lui les colis et la nuit venue les tolba sortent de leurs boites, tuent le juif et s'emparent de ses trésors et de la ville de Taza pour le compte de Moulay er Rechid qu'ils proclament sultan. Le retour à Fès est triomphal et l'on dit même que Moulay er Rechid épousa la jeune et belle vierge dont il avait pris la place.Pour commémorer cet épisode et remercier les tolba il institua cette fête annuelle du Sultan des tolba.

Au moment de la fête, le Palais envoie, au Sultan des tolba désigné, tous les attributs de sa souveraineté : une escorte de soldats, un cheval sellé, des habits royaux, un parasol, des porteurs de lances, des chasseurs de mouches etc.. Le Sultan se déplace alors, en tenue d'apparat, entouré de ses dignitaires, mais aussi de musiciens armés de flûtes, tambours et longues trompettes au milieu d'une foule joyeuse et désordonnée, entre son campement de l’Oued-Fès et les différents lieux de prière et de recueillement de Fès qu’il se doit de visiter.

Pièces jointes: Sultan des Tolbas.jpg (366.2KB)  
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ROUE À BOU-JELOUD
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: ven. 19 février 2016 18:12:04

ROUE À BOU-JELOUD


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Cliché anonyme et non daté ( autour de 1920). " Roue à Bou-Jeloud " .

… " Srira écoute grincer la noria … elle regarde passer, au fond d’une perspective de feuillage, dans sa ronde uniforme et lente, l’arc de cercle ruisselant.
Comme elle grince sur ses tourillons, cette grande roue pantelante de mousse ! Comme elle gémit et pleure, tandis que l’eau continue à la flageller doucement avec de grands éclats de rires d’écume !

Dans cette clairière d’ombre, il ferait bon sans doute, haletante et fiévreuse comme elle est, s’attacher à la jante énorme, solidement, et se laisser, les yeux fermés, la cervelle vide, tour à tour monter et descendre par elle qui vous enverrait faire, à chaque minute, une promenade de cinq secondes sous l’eau ! L’eau fraîche et verte qui court à pas menus dans ses corridors de verdure, en murmurant sa chanson douce ! L’eau transparente , profonde, aux caresses ensorceleuses !

Srira s’est levée et avancée jusqu’au bord, vertical et net. Une fraîcheur monte comme une buée de cette surface changeante qui passe, rapide, toujours pressée, écaillant le soleil à mesure et l’emportant par morceaux, comme un trésor enfoui " .

Paluel-Marmont dans " La fille du sud " 1927



1 modifications. Plus récente: 19/02/16 18:18 par georges-michel.

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LES SOUKS DU TALÂA
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: ven. 19 février 2016 21:52:50

LES SOUKS DU TALÂA

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Cliché anonyme et non daté - vers 1920 - Souks du Talâa

" Souvent, ce sont des passages couverts d’un treillis de roseaux, quelquefois, de planches, d’une vétusté indicible, qui ne tiennent plus, peut-être, que par les toiles d’araignée. Dans ces couloirs si diversement abrités, nulle part la lumière ne tombe la même ; ici, elle croule comme une cascade ; là, elle suinte comme une eau sur la mousse ; au bout d’un couloir d’ombre, où cheminent des fantômes, c’est une trouée où les gens sont des blancheur de marbre...

... Ici, la marche des burnous blancs est comme une coulée de neige, canalisée entre les échoppes où l’on n’entre pas ; des caisses à mi-hauteur d’homme, le devant seul ouvert et qui se referme avec quelle énorme ferraille ; une corde terminée par un noeud pend, de la paroi d’en haut, dont s’aide le propriétaire pour monter sur son estrade où il s’installe, d’apparence bien indifférent au trafic...

... O peintres ! Misère de vos palettes. Voici des jaunes, des verts, des violets, des rouges, qui font à ce ruisseau de neige des rives multicolores. Des tapis, des couvertures, des babouches, des sacoches, des cuirs ouvragés et brodés, des harnais, des selles triomphales, des étoffes, des faïences, mais surtout des fruits, des fleurs, des légumes, des graines, des herbes, si artistiquement disposées. Le raisin, en grappes énormes, les citrons, les piments, les grenades, les olives, les dattes, les figues concourent à de fastueux étalages. Ce seraient des pages d’énumération, cent tableautins savoureux ..."

Jean AJalbert " Le Maroc sans les Boches " Voyage de guerre 1916. Éditions Bossard. Paris

Pièces jointes: Souk Talaa.jpg (463.2KB)  
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SIDI HARAZEM
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: dim. 21 février 2016 23:09:36

SIDI HARAZEM


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Cliché anonyme et non daté - autour de 1920 - intitulé : Sidi Harazem


" Une tradition ancienne conduit les citadins fassis aux eaux chaudes de Sidi Harazem, l’antique Rhaoulane qui fut déjà très fréquenté par les Romains, grands amateurs de sources thermales. Au VIII ème siècle de l’Hégire, le Sultan mérinide Abou Hassan Ali édifia le therme à coupole où affluent encore les baigneurs qui le préfèrent au petit établissement à 3 baignoires construits par les Habous en 1937 "

Docteur Secret dans " Les sept printemps de Fès ".

Sidi Harazem est une des deux stations thermales de Fès - l’autre est Moulay Yacoub -. Elle est située à une quinzaine de kilomètres à l’est de Fès et les palmiers qui baignent dans l’eau des bassins donnent un air d’oasis du Sud à la station.

Traditionnellement il n’y avait pas de technique de cure bien définie : chacun se baignait et buvait à son idée. On venait pour le plaisir, parfois pour se soigner. On emmenait des tonnelets d’eau sur les cars ou les mulets, pour les transporter à Fès. Il fallait souvent faire sortir les bovins pour se baigner dans la piscine naturelle du therme à coupole !

Aujourd’hui, l’eau réputée pour ses qualités digestives et diurétiques est commercialisée par la Société Thermale des Eaux … mais j’ignore si la bénédiction de Sidi Harazem le saint patron des sources, renforce toujours les vertus curatives de l’eau emprisonnée !

Pièces jointes: Sidi Harazem.jpg (487.8KB)  
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LES CONTEURS DE BAB GISA
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: sam. 27 février 2016 18:51:15

LES CONTEURS DE BAB GISA

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Cliché Léon Sixta, non daté


Dans l’après-midi, une heure ou deux avant le coucher du soleil, les conteurs, que l’on appelait les « Cheikhs », debout sur la pente de la colline, racontent à leur public assis en cercle autour des tombes de glorieuses épopées ou de sanglantes histoires.

Ces conteurs, dont les narrations sont souvent d’une extrême véhémence, accompagnant leurs récits de gestes, les miment avec passion. Ils utilisent par moments tambourins ou goumbris pour scander leur récit.

Leur public se compose en majorité d’ouvriers des différents métiers dont les ateliers se trouvent prés de Bab Gisa. Ils viennent après leur travail se reposer en attendant le coucher du soleil.
Les femmes ne vont pas entendre les conteurs Bab Gisa ; elles ont leur lieu de réunion tous les mercredis à Moulay Ali Bou Ghaleb, où se rendent aussi des conteurs et des diseurs de bonne aventure.

Tous les vendredis, vers trois heures de l’après-midi, se tenait, dans les mêmes parages, près des remparts de Bab Gisa, un marché d’oiseaux : serins, chardonnerets, verdiers vendus dans de petites cages en osier de fabrication locale.

Aujourd’hui seuls persistent les remparts … et le soleil si l’on est à l’heure !

Deux autres photos de Bab Gisa et des conteurs
le 8 juin 2014 [adafes.com]
le 25 janvier 2016 [adafes.com]

Pièces jointes: Conteurs Bab Gisa.jpg (412.4KB)  
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CIMETIÈRES DE FÈS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: dim. 6 mars 2016 15:58:04

CIMETIÈRES DE FÈS

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Cliché Léon Sixta. Dar-el-Ghlaoui. Fès (Médina) Éditions Maroc-Islam
Cimetière de Bab Ftouh

" ... Il faut avoir le courage de remonter des pentes si délicieusement lisses pour oser affirmer que si les cimetières musulmans sont beaux, ils le sont plus que de la beauté que nous leur supposons ...
La loi du moindre effort a déterminé leur emplacement aux portes de la ville et souvent dans la ville même ; c'est elle aussi qui a présidé aux capricieux désordres des pierres funéraires sur le sol tiède ...
Ici tout le monde se promène, s'assied, converse et rit autour des tombeaux ...
Les femmes y mènent leurs enfants en habits de fête, et des musiciens obsédés y grattent tout au long du jour leur guitare à deux cordes.

Ce qui nous séduit dans les cimetières musulmans, qu'ils soient ceux de Fès, de Rabat ou de Salé, ce n'est pas leur simplicité assortie à la majesté de la mort, mais c'est bien que la mort rassurante n'y revêt aucune majesté, et qu'elle semble, prolongeant les vivants, participer de leur aimable nonchalance. Petites tombes au ras du sol sous lesquelles on devine encore la forme du corps allongé, terre jetée sur un dormeur par plaisanterie, vous dont les plus riches n'ont sur leurs stèles que des palmettes, une date, parfois, rarement un nom, vous qui au lieu d'une couronne raidie de perles et d'inscriptions ne portez dans les beaux jours que le poids léger et tiède des jeunes femmes… "

Rémy Beaurieux. Journaliste et professeur à l’Institut des Hautes Études Marocaines

Pièces jointes: Cimetières de Fès.jpg (366.9KB)  
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L'OUED FÈS EN MÉDINA
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: sam. 12 mars 2016 23:21:30

L'OUED FÈS EN MÉDINA

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Cliché anonyme, autour de 1911

" L’Oued Fès se répand dans une course enchantée en mille ruisseaux qui s’entrelacent sous terre ; en même temps que la ville est sur l’enchevêtrement des racines de tous ses jardins, elle baigne parmi les ramifications liquides de l’oued paradisiaque. C’est un ravissement de toutes secondes. Dans le dédale des rues hermétiques aux murs rigides, soudain , c’est la chanson de l’eau. Elle dévale comme un torrent de montagne, s’engouffre sous un moulin, ressort toute échevelée, pour retomber à une autre roue qui la déchire, puis, l’on ne sait plus. C’est la même qui s’alanguira dans les vasques des Palais, coulera aux bouches d’une fontaine, emplira les cuves d’ablution la mosquée, tantôt doucement captive, tantôt courant en folle liberté. A travers le pays, l’oeil s’est déshabitué du spectacle de l’eau, qui rassemble et disperse ici toutes ses forces natives et ses artifices les plus brillants … "

Jean Ajalbert. Le Maroc sans les Boches. Voyage de guerre 1916. Éditions Bossard. Paris 1917

Pièces jointes: Oued Fès.jpg (263.3KB)  
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BAB FTOUH
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: dim. 13 mars 2016 22:29:44

BAB FTOUH


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Cliché anonyme de Bab Ftouh vers 1911

Bab Ftouh est l’une des principales portes d’accès à Fès, et dessert toute la ville, ce qui lui a valu de subsister, contrairement à ses voisines Bab el-Hamra (la porte -de la femme- rouge) et Bab el-Knisa (la porte de l’église), portes de quartier.

Bab Ftouh servait aussi chaque année de point de rassemblement aux pèlerins du Nord du Maroc partant pour la Mecque et la caravane placée sous la direction d’un chef d’expédition prenait la direction de l’Est. La sortie de Fès se faisait généralement en grande pompe : on faisait résonner les tambours et sonner les trompettes, et la population se mettait en habit de fête. La caravane était importante, car les pèlerins emportaient des marchandises pour payer leur voyage en se livrant au commerce. Ils partaient avec des produits de l’industrie fasi : tissus, soieries, babouches, objets de cuivre et tapis.

Pièces jointes: Bab Ftouh entrée.jpg (270.6KB)  
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BAB FTOUH ENTRÉE DE LA MÉDINA
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: lun. 14 mars 2016 11:51:24

BAB FTOUH, ENTRÉE DE LA MÉDINA


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Cliché anonyme, vers 1911

Bab Ftouh, point d’aboutissement obligatoire des routes qui viennent de Taza et du Maroc oriental, de Sefrou et de la montagne berbère dessert directement la rive des Andalous et les zones commerciales ( marchés de légumes, de céréales) et industrielles ( huileries, poteries) proches de la porte.

Elle est le lieu de passage de tout une cavalcade de petits ânes chargés de palmiers nains, combustible principal des fours des potiers, ou d’olives, pour les nombreuses huileries installées près de la porte : les fasi gens délicats n’aiment guère l’huile pressée dans les antiques pressoirs à vis de bois dans la région de Sefrou et préfèrent le travail plus soigné de « leurs » huileries !

Les campagnards alimentent aussi les différentes halles aux grains ( blé, orge, maïs légumes secs et même millet pour les oiseaux) : ils viennent là avec leurs ânes qu’ils laissent à l’entrée des marchés ou dans les fondouks voisins. Ils peuvent venir quand bon leur semble car le marché aux grains se tient tous les jours.
Ces transactions quotidiennes génèrent une intense activité et l’on trouve, près des portes, outre les fondouks-caravansérails qui logent hommes et bêtes et servent d’entrepôt pour les marchandises à l’arrivée et au départ, de petits marchés d’alimentation où les gargotiers, marchands de viande hachée, de soupe, de têtes et de pieds de moutons offrent un repas chaud.

Les alentours des portes principales sont aussi des lieux d’embauche appelés « moukef » - lieu où l’on se tient debout - : journaliers de passage, manœuvres, errants de tout poil cherchant à gagner quelques sous attendent un patron éphémère pour un emploi de portefaix en ville, ou selon les saisons pour les travaux de la terre à l’extérieur.



1 modifications. Plus récente: 14/03/16 11:53 par georges-michel.

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