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Fès et sa région :  Forum ADAFES
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Re: FÈS: D'AUTRES PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: sam. 23 mai 2015 23:04:09

UNE RUE DANS LA MÉDINA

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Cliché anonyme, non daté

« Impressionnante, cette descente prolongée dans des galeries d’ombre et de silence. On a le sentiment d’entrer dans les profondeurs d’un passé très ancien, de s’enfoncer au-dessous des niveaux où remuent les vivants. Tout est si vieux ! La chaux s’effrite, partout sur la brique et le bois. Des murailles crevassées, une rouille épaisse aux barreaux des judas, une odeur de terre, de sépulcre, de vagues reflets de salpêtre et de pierre humide, des toiles d’araignées qui pendent aux angles des étais. Dans leurs paquets gris se cachent, dit-on, les djinns dont les divers peuples, blancs et nègres, musulmans et juifs, habitent toutes les voutes de Fès. »

Visions du Maroc. André Chevrillon. F. Detaille, éditeur Marseille. 1933

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Re: FÈS: D'AUTRES PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: lun. 25 mai 2015 00:14:01

LE PAVILLON AUX ABLUTIONS DE LA MOSQUÉE QARAOUIYINE

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Cliché anonyme, non daté

« Tout l’après-midi, j’ai erré dans les vieilles petites rues qui font le tour de la grande mosquée : l’aïeule, Karaouïne. Y entrer, c’est tout à fait impossible. Le plus que je puisse espérer est de jeter un coup d’oeil par les portes entr’ouvertes. Des rangées de nefs et de piliers apparaissent. La cour renferme des fontaines jaillissantes, abritées sous un élégant portique que soutiennent des colonnes de marbre blanc. »

« Mosquée-el-Karaouïne, chante le poète arabe, noble nom ! Ta cour est fraîche par les plus grandes chaleurs. Parler de toi me console. Penser à toi fait mon bonheur. »

Henriette Celarié. Un mois au Maroc. Librairie Hachette 1923

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Re: FÈS: D'AUTRES PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: lun. 25 mai 2015 15:03:44

PALAIS DU BATHA

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Photographie anonyme, non datée

Jadis au printemps, les sultans Moulay-Hassan et Abd-el-Azziz se rendaient au Batha pour passer quelques jours avec leur harem. Dans le jardin ensoleillé, sous les arcades dont le sol est garni de petites briques vertes, ils goûtaient le renouveau printanier, au milieu des parterres fleuris.

Au premier plan, une série de canons est exposée. Les canons, autrefois étaient des cadeaux que les souverains s’envoyaient. Ils entretenaient l’amitié !! … ou peut-on penser qu’ils étaient destinés à donner au souverain du Maroc une haute idée de la puissance de ses bons amis européens … et l’avertir ainsi de son intérêt à se tenir tranquille !

L’administration du protectorat prend possession du Palais du Batha pour en faire un musée, exception faite, pendant un temps, de l’aile sud du palais qui après avoir abrité le cercle des officiers et des fonctionnaires, sert de domicile et de bureau au colonel Noguès, commandant du Territoire de Fès-Nord.

D’immenses salles s’ouvrent sur la galerie et abritent une salle d’armes, des vitrines où sont regroupées des faïences anciennes aux fameux décors « bleu de Fès », des broderies, des parures de mariées, des bijoux … et dans le fond d’une autre salle, la cage de fer dans laquelle le Roghi Bou-Amara fut ramené à Fès, avant selon la légende, d’être jeté aux lions de la ménagerie du sultan Moulay-Hafid. Les lions refusèrent d’y toucher et le Roghi fut abattu d’un coup de revolver ! On ne dit pas ce qu’il advint aux lions…

Pièces jointes: Dar Batha.jpg (354.7KB)  
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Re: FÈS: D'AUTRES PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: sam. 20 juin 2015 13:37:01

LA GARDE NOIRE DEVANT LE PALAIS ROYAL

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Photo Flandrin, non datée : « La Garde noire devant le Palais »

C’est à la fin du XIe siècle que le premier sultan almoravide Youssef Ibn Tachfine commence à enrôler des Africains noirs dans sa garde personnelle qui sera presque exclusivement composée d’esclaves. Ainsi, dès la fin du XIe siècle, la garde du sultan est communément appelée garde noire.

Avec Moulay Ismaïl, qui crée le guich des « abid al Boukhari » organisés en infanterie et cavalerie, cette condition servile de la garde noire semble institutionnalisée. Les abid al Boukhari (ainsi nommés en référence au livre de hadith sur lequel ils prêtent serment d’allégeance au sultan) sont en effet exclusivement dédiés au service du prince, qui peut d’ailleurs aussi bien les revendre que les offrir.

« Les soldats de la garde noire, en dépit de leur origine composite, étaient les gardiens de l’Etat et, dans le même temps, les fossoyeurs de l’Etat quand celui-ci, sans plus de ressources budgétaires, était incapable de leur verser leur solde mensuelle », explique notamment Abdelmalek Benabid dans Esclavage, diaspora africaine et communautés noires du Maroc (L’Harmattan, 2005).

En définitive, c’est avec le Protectorat français que pâlit l’étoile de la garde du sultan désormais appelée garde chérifienne. Elle se voit retirer ses prérogatives sécuritaires et est cantonnée dans un rôle purement représentatif.

Pièces jointes: Garde de noire.jpg (270.5KB)  
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Re: FÈS: D'AUTRES PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: sam. 20 juin 2015 23:13:21

OUED FÈS AU PONT DES SAVETIERS

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« la ville au bord de l’eau »
Cliché du Service photographique des Armées. 01/05/1916

Il s’agit du Pont des Savetiers et la photographie est prise probablement du Pont des Teinturiers, situé à une cinquantaine de mètres en aval sur l’Oued Fès.

La rue à gauche est le Mahj-el-Khrachfiyin et ne mène qu’au pont des Teinturiers. On a en quelque sorte deux ponts jumeaux. Le Pont des Teinturiers aurait été doublé par le Pont des Savetiers quand les deux villes de Fès, - la ville des Andalous et la ville des Kairouanais - distinctes au début furent soudées

En haut, à droite, on distingue les toits de la Mosquée de Rsif et son haut minaret. A l’extrémité droite du pont on voit le minaret de la Jama Sidi l’Aouad ( je ne suis pas certain du nom mais elle est située près de la porte de Sidi l’Aouad).

Au fond, au centre du pont et en partie caché par les constructions, on aperçoit le minaret décoré de fausses fenêtres vertes, du sanctuaire de Sidi Abd el-Kader el Fasi.

Pièces jointes: Oued Fès Pont des savetiers.jpg (350.1KB)  
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Re: FÈS: D'AUTRES PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: dim. 21 juin 2015 00:04:47

L'OUED FÈS À L'INTÉRIEUR DE LA MÉDINA

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Cliché anonyme et non daté. Années 1920 environ

L’oued Fès en aval du Pont des Teinturiers.
La construction à toit pyramidal est la salle de prières de la Médersa des Chaudronniers (Médersa Seffarin).

On constate que les constructions sont « pieds dans l’eau ». La rivière est directement bordée par les maisons. Les fenêtres que l’on distingue sont celles des « draz ou drazat au pluriel » du voisinage, terme particulier à Fès qui désignait à l’origine les seuls ateliers de tisserands. Peu à peu le sens du mot s’est étendu et, depuis longtemps , les Fasi entendent par là tout local industriel autre que les boutiques.

Pièces jointes: Oued Fès.jpg (279.5KB)  
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Re: FÈS: D'AUTRES PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: dim. 21 juin 2015 10:44:52

OUED FÈS

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Photographie non datée, non signée - Bouhsira probable-


Ibn Abizar, dans le Rawd al-Qirtas, s'exprime ainsi:

« L'oued Fès prend naissance aux sources qui se trouvent en amont dans la plaine: environ 60 sources jaillissent du côté Sud, à près de 10 miles de la ville. L'eau de ces sources se réunit pour donner naissance à une grande rivière qui traverse une plaine verdoyante, été comme hiver, et coule entre les rives où foisonnent le céleri et le souchet. L'oued Fès partage la ville en deux quartiers et se divise souterrainement en mille ruisselets et canaux qui serpentent à travers les patio, les lavoirs et les hammam, arrosent les rues et les places, irriguent les jardins et les vergers, et actionnent les moulins pour, en sortant, évacuer les cendres, les ordures et les immondices ».

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Re: FÈS: D'AUTRES PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: jeu. 25 juin 2015 21:30:04

RUINES DES TOMBEAUX MÉRINIDES

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Photographie de Pierre MACHARD. 27 avril 1916

La colline d’El Kolla, qui domine au nord la ville de Fès, fut la principale nécropole royale de 1361 à 1465, et la dernière des nécropoles mérinides.

Le premier souverain enterré à El Kolla fut Abou Salem ben Ibrahim, assassiné en 1361. Fils d’une esclave européenne, il avait d’abord été envoyé en Espagne ; à la mort d’Abou Inan, il rentra au Maroc pour s’emparer du pouvoir et vint à Fès en 1359. Mais, deux ans après, une révolte de ses troupes soudoyées par le gardien du palais l’obligea à fuir. Trouvé endormi dans un village sur les bords de l’Ouergha, il fut reconnu sous son déguisement et eut la tête tranchée.

En admirant le site grandiose que les souverains mérinides avaient su choisir, on ne peut que méditer les paroles prononcées en ce lieu même par le savant docteur Ibn el Khatib sur la tombe du sultan Abou Salem ben Ibrahim :
« Les humains ici-bas n’ont que l’éclat du mirage ; ils sont destinés à la mort et leur travaux à la ruine ».

(D’après Henri Bressolette, les nécropoles mérinides).

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Re: FÈS: D'AUTRES PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: jeu. 25 juin 2015 21:32:28

TOMBEAUX DES ROIS MÉRINIDES

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Cliché anonyme. 1922

Ces tombeaux des rois mérinides, dont six cents ans n’ont laissé que des morceaux, veillent sur la ville.

On a du mal aujourd’hui en regardant les ruines à imaginer leur splendeur passée. Voici ce qu’écrivait Léon l’Africain, qui put les admirer au début du XVIème siècle :
« Il y a un palais hors de la cité du côté de tramontane, sur un assez haut couteau, là où se peuvent voir plusieurs et diverses sépultures d’aucuns roys de la famille de Marin, lesquelles sont décorées de fort beaux ornements et pierres de marbre avec épitafes et pierres gravées en icelles, enrichies de vives couleurs, tellement qu’elles laissent les regardants non moins émerveillez par l’objet de leur superbe structure, comme grandement satisfaits par l’artifice non pareil de l’ouvrage incomparable qui y est représenté ».

Le dernier souverain mérinide inhumé à El Kolla fut le dernier représentant de la descendance directe de l’émir Abdelhaq, le sultan Abdelhaq ben Abou Said, qui régna de 1420 à 1465. Assassiné par ses sujets pour avoir accordé trop de crédit à un conseiller juif, il fut d’abord inhumé dans la mosquée de Fès-Jdid ; exhumés après un an, ses restes furent transportés à El Kolla.

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Re: FÈS: D'AUTRES PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: sam. 27 juin 2015 23:03:11

LA PORTE DE BAB FTOUH

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Photographie J. Bouhsira. Non datée

Probablement un vendredi, où les femmes viennent se promener dans les cimetières qui forment autour des remparts de la ville une véritable ceinture ; on dirait que les Fasi ont établi leurs morts autour de la ville comme gardiens. Le cimetière de Bab Ftouh est le plus fréquenté.

Au premier plan une dizaine de femmes, assises sur une pierre tombale. Leurs longs voiles blancs mettent une jolie note dans le paysage et se détachent sur la terre sombre.

Plus près de la porte, des groupes d’hommes, les uns debout, les autres accroupis le long des remparts crénelés, et même quelques notables (?) à cheval forment une foule pittoresque qui semble se passionner - à droite - pour les récits des conteurs.

Aux alentours de la porte, des fiacres attendent d’éventuels passagers, des marchands proposent bonbons, gâteaux, oranges.

De l’autre côté du rempart, d’autres « voiles blancs » sont installés dans la partie du cimetière comprise dans l’enceinte de la ville.

Au fond, les pentes du Zalagh.

Pièces jointes: Bab Ftouh.jpg (351.9KB)  
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Re: FÈS: D'AUTRES PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: mar. 30 juin 2015 21:16:32

POIDS PUBLIC

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Cliché anonyme et non daté.Fondouk Nejjarine

Jusqu’au Protectorat, le système des poids et mesures est resté très traditionnel, sans aucune influence européenne. Cette pureté n’est cependant pas un gage de simplicité, car chaque corps de métier ou presque a sa façon de mesurer les choses.

Les pesées se faisaient, pour les objets lourds, sur de grandes balances que l’on trouvait dans les principaux fondouks, comme Nejjarin, Sagha ou dans les principaux marchés comme celui du souk au henné ou de la laine ( Souk el-Ghazal).
Les poids avaient la forme d’un pain de sucre, avec un anneau au sommet. Balances et poids étaient en général fabriqués à Fès par les forgerons. Avant de mettre les poids en circulation, on les soumettait au contrôle du mohtaseb qui après vérification y apposait un poinçon où était indiqué le millésime de la fabrication.



1 modifications. Plus récente: 13/07/15 17:10 par georges-michel.

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Re: FÈS: D'AUTRES PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: mer. 1 juillet 2015 22:17:33

LA MÉDERSA BOU ANANIYA

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Cliché anonyme et non daté - probablement antérieur à 1920

Il s’agit d’un coin de la cour intérieure, avec le minaret, de la médersa Bou Ananiya.

« On voit une partie des faces N. et N.O. de la cour et le minaret, extérieur à cette cour, à l’angle N.O. du bâtiment.

Au centre la large vasque circulaire en marbre onyx. Des barrières en moucharabiehs de cèdre séparent la cour du couloir de circulation sur son pourtour. Au-dessus de ces barrières, les murs sont soutenus entre deux colonnes par un double linteau reposant sur des corbeaux du plus fin décor floral et épigraphique.

A remarquer, à gauche, la porte d’une salle de classe, surmontée de ses trois fenêtres aveugles arquées, en plâtre ajouré.

Les deux battants de cette porte sont d’un travail de sculpture très fin, comme cela se faisait à cette époque. Les fenêtres donnant sur la cour sont celles des chambrettes servant au logement des étudiants ».

Commentaire d’Alfred BEL, d’une photographie identique. 20 février 1917. Le Maroc pittoresque. Album de photographies du Commandant LARRIBE

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Re: FÈS: D'AUTRES PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: mer. 1 juillet 2015 22:56:54

HORLOGE BOU ANANIYA

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Cliché anonyme et non daté - vers 1920.

Dans le Talaa Kbira, presque en face de l’entrée principale de la Médersa Bou Ananiya, sur des consolettes de cèdre sculpté, on remarque treize timbres de bronze, servant jadis de carillon pour l’annonce des heures. Un auvent disparu, dont on aperçoit les restes, abritait ces timbres.

Tout le mécanisme d’horlogerie qui devait faire sonner ces carillons a aujourd’hui disparu.

Les textes anciens, nous apprennent que cette horloge fut construite en même temps que la Médersa voisine et que l’artisan de cette machine était un Tlemcénien, sans doute le même qui construisit à Tlemcen une autre horloge merveilleuse dont « l’Histoire des rois de Tlemcen » nous laisse une description détaillée.

Pièces jointes: Horloge Bou Ananiya.jpg (390.5KB)  
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Re: FÈS: D'AUTRES PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: ven. 3 juillet 2015 21:59:16

LA MÉDERSA ATTARINE

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Cliché n° 345 Service photographique de la Résidence générale 1929

La Médersa Attarine fut mise en chantier en 723/1323 par le Sultan Abou Saïd Othman à côté de la Mosquée des Kairouanais, à l’entrée du souk des épiciers-parfumeurs d’où son nom de « Médersa des épiciers ». Elle fut terminée en 1325.

La Médersa Attarine était le quatrième « collège » construit à proximité de la Qaraouiyine qui était, sans doute possible, le centre de la vie intellectuel et spirituel de Fès et de l’empire mérinite.

Les médersas hébergeaient les étudiants étrangers à Fès ou qui n’avaient pas de relations leur permettant de trouver un logis. La Médersa Attarin était habitée par des citadins ; on y trouvait des jeunes gens originaires de Tanger, de Larache, d’El Ksar. Leur nombre était de 50 à 60.
Les médersas étaient administrées par un « préposé » - mokaddem - à la fois portier, intendant, domestique et surveillant, nommé et révoqué par les étudiants eux-mêmes, mais reconnu par le Makhzen qui exigeait seulement qu’il fût célibataire et lui versait un salaire. Il logeait dans une petite chambre près de la porte principale. A côté de son salaire officiel, il recevait quelques cadeaux des étudiants les plus aisés, tirait quelques bénéfices de la distribution du pain et sur l’huile allouée pour l’éclairage, et touchait une petite rétribution pour l’appel à la prière.

Pour Henri Terrasse, dans « Maroc, villes impériales » (B. Arthaud 1937) « Attarine la plus secrète et la plus raffinée se montre audacieuse et follement riche dans son exiguïté »

Pièces jointes: Medersa Attarine.jpg (465.2KB)  
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Re: FÈS: D'AUTRES PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: ven. 3 juillet 2015 22:58:49

FÈS, VUE AÉRIENNE, PRISE DU SUD

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Vue aérienne. 17 janvier 1930 Pilote Adj. Ciavaldini. Photographe : Adj-chef Orihuel. 37ème Régiment Aérien, 9ème escadron
(Photo adressée par Danièle J.).

Au premier plan à gauche, le Borj Sud

« Au fort de la vieille ville, c’est toute la beauté multiple et changeante de Fès, tout le grouillement de sa vie que l’on perçoit. Mais pour comprendre toute sa grandeur, au moins pour la saisir d’un coup, il faut monter sur une des pentes qui la dominent.
… Au milieu d’un vaste paysage de monts aux lignes calmes, de larges horizons baignés de lumière claire, c’est, parmi les oliviers, les jardins et les cimetières, une immense coulée de maisons qui dévale vers la conque où pointent les minarets de la Karaouiyn et de Moulay Idriss et qui se presse sans un vide dans l’étroit vallon, avant de venir buter contre les masses sombres des jardins de Sidi Bou Jida.
Fès est là, toute entière sous nos yeux, dense et fluide à la fois, dans sa multiplicité fourmillante. »

Henri Terrasse dans « Maroc, villes impériales ». B. Arthaud - Éditeur - Grenoble. 1937

Pièces jointes: Médina Borj Sud.jpg (261.6KB)  
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Re: FÈS: D'AUTRES PHOTOS
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Date: dim. 5 juillet 2015 16:01:31

LA MÉDERSA BOU INANIYA : LA SALLE DE PRIÈRE (1)

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Cliché 348. Service photographique de la Résidence générale Rabat. 1929

La célèbre Bou Inaniya de Fès, est à la fois médersa et mosquée à prône - cas unique au Maroc -
La salle de prière, plus large que profonde, est divisée en deux nefs parallèles au mur de qibla par une arcade que supportent des colonnes en marbre blanc. Le mur de la qibla est creusé d’un mirhab, à pans coupés, dans l’axe de l’ouverture, ainsi que d’une large niche permettant d’accueillir le minbar et la maqsura (petit espace réservé au souverain dans une salle de prière). Le minbar est visible au centre-droit de la photo - il a été rénové en 2014 pour être exposé au Louvre -

Progressivement le minbar s’affirme comme un symbole de la parole et non plus comme un élément de mobilier. Il s’agit d’une chaire à prêcher d’où l’imam prononçait la khutba - sermon - de la prière du vendredi.

Pièces jointes: Bou Inania Salle de prière.jpg (278.7KB)  
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Re: FÈS: D'AUTRES PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: dim. 5 juillet 2015 16:08:34

LA MÉDERSA BOU INANIYA : LA SALLE DE PRIÈRES (2)

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Cliché anonyme, vers 1920 ( non daté)

La salle de prière présente deux ouvertures en vis-à-vis sur les côtés, qui la relient aux galeries latérales et aux rangées de cellules du rez-de-chaussée. (sur le cliché, ouverture latérale droite).

Comme dans la majorité des médersas (ou des mosquées) l’ameublement est sommaire : des nattes étendues à terre et disposées en lambris au bas des murs et des piliers. Des planches fixées aux murs surtout au mur de la qibla ( voir photo précédente) servent à poser les babouches.

On aperçoit également quelques lanternes ( lampes à huile ) qui pendent du plafond. La sobriété de l’ameublement tranche avec la richesse de la décoration des murs, arcades et plafonds.

Pièces jointes: Salle de prières.jpg (413.4KB)  
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Re: FÈS: D'AUTRES PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: sam. 11 juillet 2015 15:58:43

JAMA ABOU HASAN EL MÉRINI

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Cliché anonyme et non daté ( dans les années 1920)

La mosquée Abou Hasan porte le nom de son fondateur. Elle a été édifiée en 742 de l’Hégire ( 1341 J.C.) d’après une inscription en marbre scellée sur le mur ouest de la cour intérieure - sahn - au dessus de l’entrée.
Elle est située dans le Talaa Sghir à quelques pas de la médersa Bou Inaniya. Le minaret est bâti au-dessus de la porte principale en forme de portail surmonté d’un auvent couvert de tuiles. L’auvent de bois sculpté remonte à la fondation de la mosquée et l’ensemble de ces sculptures est rehaussé de peintures.
A gauche de l’entrée, la porte, sur la rue, de la salle d’ablutions qui communique également avec la cour intérieure.

Pièces jointes: Abou Hassan el Merini.jpg (364KB)  
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Re: FÈS: D'AUTRES PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: dim. 2 août 2015 20:37:31

LE CIMETIÈRE DE BAB FTOUH

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Cliché de Albert HARLINGUE, « Informations illustrées » Paris. Vers 1930,
intitulé improprement « Fès, les tombeaux des Sultans »


Il s’agit d’une photographie de la partie ouest du cimetière extra-muros de Bab Ftouh, appelée El-Kbab (les coupoles), en raison des nombreux mausolées qui y sont élevés.

Avoir un dôme dans un cimetière musulman est un grand privilège habituellement réservé aux grands théologiens et aux saints, car en général les musulmans n’accordent guère d’importance à leur tombe au point que Jules Erckmann écrivait en 1885 dans « Le Maroc moderne » Édition Librairie coloniale : « les cimetières, qui ne sont pas enclos de murs, ne ressemblent en aucune façon à nos champs de repos ; on y circule comme dans des lieux ordinaires. Aucune pierre tumulaire ; aucune inscription ne vient rappeler aux passants que quelqu’un s’est intéressé aux morts : de loin, ils ont l’air d’un entrepôt de matériaux de démolition » !!

Le cimetière de Bab Ftouh est le cimetière par excellence des savants et des oulémas renommés de Fès.

Pièces jointes: Tombeaux.jpg (324.3KB)  
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FÈS, vue générale prise du sud
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: jeu. 3 septembre 2015 22:27:43

FÈS VUE GÉNÉRALE PRISE DU SUD

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Photographie anonyme, entre 1920-1030


Ville de songe, de secret, de repliement sur soi, elle n’étale ni son orgueil, ni ses richesses … Rien que les horizontales harmonieuses des terrasses, indéfiniment alignées, dont l’uniformité niveleuse, un peu écrasée, rappelle l’apparente égalité si frappante de l’Islam.

Parfois ces longs cubes mis bout à bout rappellent des tombes amoncelées, et la ville semble un ossuaire abandonné dans la solitude. Mais bientôt, parmi les vibrations de l’éther brulant, vous arrive la voix lointaine des muezzins, ces cloches si vivantes de l’Islam, qui s’appellent, se répondent des quatre coins de l’horizon, et confondent enfin leurs chants en un long cri éperdu vers le ciel.

La ville-fantôme implore Dieu, elle est une église en prières.

D’après Alfred de Tarde : Fez, cité du moyen-âge. Conférence prononcée le 28 janvier 1917 à Paris, à l’Université des



2 modifications. Plus récente: 05/09/15 09:55 par georges-michel.

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Camp des Tolbas
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: dim. 6 septembre 2015 22:15:23

CAMP DES TOLBAS

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Photo Chambon Fez Ville Nouvelle : Tentes des Tolbas

La fête du Sultan des Tolba remonterait au règne de Moulay er Rechid, fils du fondateur de la dynastie alaouite. Son origine fait l'objet de différentes versions, mais finalement assez proches : c'est le concours des étudiants de Fès qui aurait permis à Moulay er Rechid de devenir Sultan et en récompense du service rendu Moulay er Rechid déclara qu'il y aurait chaque année proclamation d'un sultan des tolba (étudiants).

Au début du printemps, les étudiants informent le Maghzen de leur intention d'organiser la fête. Il faut adjuger la charge de ce sultan éphémère. Traditionnellement seuls les étudiants des médersas participaient à la compétition.

Le Sultan des tolba, dès sa désignation, envoie par la ville des émissaires chargés de collecter des fonds auprès des commerçants, notables et autres passants.

Le Palais envoie au Sultan des tolba tous les attributs de sa souveraineté : une escorte de soldats, un cheval sellé, des habits royaux, un parasol, des porteurs de lances, des chasseurs de mouches etc.. et même un mchaouri, qui fait office de caïd Méchouar.

Les autorités locales fournissent aussi les tentes nécessaires au campement et les animaux pour les transporter ; on prépare le campement de quelques jours sur les bords de l'Oued Fès, en amont de la ville, près des remparts du Dar-el-Maghzen. De nombreux fasi viennent installer leurs tentes près du camp étudiant pour profiter de l'ambiance joyeuse qui règne parmi les étudiants.

Il semble que cette tradition ait disparue à la fin des années soixante, soit à la suite soit par crainte des débordements.

Pièces jointes: Camp des tolbas.jpg (344.7KB)  
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OUED FÈS À L'INTÉRIEUR DE FÈS EL-BALI
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: lun. 28 septembre 2015 19:14:37

OUED FÈS À L'INTÉRIEUR DE FÈS EL-BALI


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Photographie vers 1911 de l’Oued Fès

Je reprends le commentaire d’Alfred BEL,en 1917, dans le tome II, du Maroc pittoresque pour un cliché "presque" identique du commandant Larribe.

" Cette vue est prise du pont de Beïn Lemdoun « Entre les Villes » et vers l’aval. En cette partie de son cours dans la ville l’oued Fès qui sert d’égout collecteur sépare deux quartiers distincts El-Rimla à droite, et El-Blida à gauche, comme il séparait jadis les deux villes opposant leurs remparts jusqu’à l’époque almoravide (XI ème siècle de J.C.). En amont et en aval, tout près de ce pont, les moulins sont nombreux et tous d’ancienne construction, comme d’ailleurs aussi les maisons que l’on aperçoit du pont dévalant vers la rivière."

Dans son commentaire, Bel décrit sur la rive gauche, "une construction cubique aux grandes fenêtres rectangulaires qui a été bâtie par un entrepreneur français pour les « Mejlès el-Baladi » ou Conseil municipal en 1915-1916 : c’est le nouvel abattoir élevé sur l’emplacement de l’ancien, mais avec un outillage moderne. Il a été inauguré le 9 mai 1916 par le général Lyautey. "

Sur notre photo la construction cubique n'existe pas mais on distingue au bord de l'oued un abattoir traditionnel où les animaux sont suspendus sur des portiques en bois : c'est "l'ancien" abattoir dont parle BEL



1 modifications. Plus récente: 28/09/15 19:24 par georges-michel.

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BAB FTOUH
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: ven. 2 octobre 2015 21:28:03

BAB FTOUH

Bab Ftouh est la porte du Sud, sur la rive des Andalous; elle se nomme Bab Ftouh, si l’on tient à la prononciation populaire actuelle ou Bab el-Fotouh, si l’on adopte l’orthographe des textes et des anciennes inscriptions.


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Cliché vers 1911. Porte et remparts de Bab Ftouh

Elle aurait été construite au Xème siècle de notre ère et fut d’abord appelée al-Qibla. Elle a été reconstruite bien des fois depuis, et dès le XI ème siècle au temps où les roitelets Zénètes régnaient sur Fès; son nom lui viendrait justement du nom de l’un de ces roitelets berbères qui s’appelait Ftouh. C’est du moins ce que raconte l’auteur d’une chronique du XIVème siècle.

Mais El-Bekri, géographe du XIème siècle qui mentionne Bab el-Fotouh parmi les portes de Fès ne parle pas de l'origine du terme. Aussi bien pourrait-on donner à cette porte, par laquelle sortaient jadis les sultans allant en expédition vers l’Est, le nom de « Porte des Victoires » qui est traduction exacte de Bab el-Fotouh.

Bab Ftouh était en 1911 le point d’aboutissement obligatoire des routes qui viennent de Taza et du Maroc oriental, de Sefrou et de la montagne berbère. De nombreux journalistes ou auteurs qui accompagnaient les troupes en opérations dans la région de Sefrou citent cette porte comme point de départ des expéditions.

Ainsi Gustave Babin, dans « Au Maroc, par les camps et par les villes » Grasset, 1912 écrit : « Le 1er janvier (1912), vers neuf heures du soir, le commandant Brémond m’annonçait que, si je voulais prendre part à une opération intéressante, je devais me trouver le lendemain, avec mes bagages - aussi restreint que possible - et ma monture d’armes - une placide mule - à Bab Ftou, l’une des portes de la ville. La majeure partie des forces chérifiennes en garnison à Fès étaient envoyés à Sefrou pour se mettre aux ordres du capitaine d’Ivry … »



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MOULAY ABDALLAH
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: lun. 5 octobre 2015 23:35:15

LE QUARTIER DE MOULAY ABDALLAH À FÈS-JDID


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Moulay Abdallah. Cliché Léon SIXTA . Éditions Maroc-Islam. Non daté

Ruelle du quartier Moulay Abdallah avec en arrière-plan la mosquée Jama K’Bir « temple fort somptueux et bien orné » selon la description de Léon l’Africain.

Les frais de la construction de Jama K’Bir furent payés grâce aux revenus de l’huilerie de Meknès. Ce sont des chrétiens amenés d’Andalousie par Abou Youssef Yacoub qui travaillent à la construction de la mosquée en 1275. Pour d’autres auteurs l’édifice a été construit une centaine d’années plus tard par le sultan Abou Farès. La construction a-t-elle été interrompue puis reprise ?
Le grand lustre en bronze de la mosquée aurait été financé par les « djezia » versées par les juifs ( prix payé par personne pour leur protection directe du sultan).

Situé au nord-ouest de Fès-Jdid, Moulay Abdallah est un peu à l’écart du reste de l’agglomération, faisant de lui un quartier un peu à part. Il n’en fut pas ainsi à l’origine et, à la fondation de la ville, c’était le plus beau quartier : établi à l’entrée du palais impérial, il est doté dès le début de la plus belle mosquée, la Jama K’Bir. Quelques personnages du Makhzen y avaient leurs demeures, souvent relativement modestes.

Les transformations liées au développement du palais impérial en confisquant à son profit l’entrée nord de Fès-Jdid ont un peu « asphyxié » le quartier qui devient plus populeux et après le protectorat le quartier officiel de la prostitution ; mais il abritait, déjà avant, quelques maisons de tolérance.

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UN RAYON DE LA KISSARYA
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: mar. 3 novembre 2015 23:28:52

UN RAYON DE LA KISSARYA


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Cliché Léon Sixta Éditions-Maroc-Islam. Dar-el-Ghlaoui. Vers 1940


Le « rayon » des vêtements de confection à l’usage des campagnards (Kobbat es-Seddini). On voit, suspendues aux auvents des boutiques, des djellabas pour enfants.

Quelques campagnardes, vues de dos et reconnaissables à leur costume, ni haïk, ni djellaba, pieds nus, sont en train de faire leurs achats.

La rue est couverte d’un treillis de roseaux et l’on marche dans des mailles d’ombre. Nous sommes là dans le centre du vieux commerce fasi.

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Re: Camp des Tolbas
Envoyé par: jean-marc (Adresse IP journalisée)
Date: jeu. 24 décembre 2015 18:47:44

Je me rappelle de l'aïd tolba, je pense que c'était le dernier, ça devait être aux alentours de 1967/68. Ma mère tenait le bar de l'hypodrome et la fête s'est déroulée sur les pistes. Je me rappelle toutes les tentes caïdales qui ont été dressées, la présence du roi Hassan II, les domestiques du palais qui se suivaient en tenant des présents à bout de bras ou sur des ânes. Le magnifique cheval blanc offert par le palais et surtout une Jaguar couleur vert-eau offerte par le roi. Moi j'étais dans les gradins et j'étais fort impressionné. Si mes souvenirs sont bons on m'a dit à ce moment là, que celà faisait plusieurs années que l'on ne fêtait plus le sultan des tolbas mais que cette année là le roi a voulu renouer avec la tradition.

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Rue Demnati
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: lun. 25 janvier 2016 21:30:20

RUE DEMNATI


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Photographie anonyme, non datée ( entre 1920-1925) : Rue Demnati


« En beaucoup d’endroits, les murs penchants des maisons, ou les avant-corps faits pour élargir l’étage, sont étayés de madriers de cèdre noircis par le temps. La voie se resserre, les parois se rapprochent ; on se passerait un billet, d’une fenêtre à l’autre - s’il y avait des fenêtres.

Plus loin, une bâtisse transversale enjambe la ruelle qui file en dessous en tunnel. On aperçoit alors, à l’orifice, la pâle lueur du couloir qui continue à ciel ouvert. Souvent même, à cause d’un coude, on n’aperçoit au fond aucune lueur : rien qu’un trou noir. Toutes ces rues, ruelles et venelles, sont vieilles, très vieilles ».

Jules Borély : Mon plaisir au Maroc. André Delpeuch Éditeur. Paris 1927

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Bab Guissa : porte, mosquée, remparts
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: lun. 25 janvier 2016 22:47:43

BAB GUISSA : PORTE, MOSQUÉE, REMPARTS


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Photographie anonyme, non datée (entre 1920-1925) : Bab Guissa

Bab Guissa est une des portes fortifiées les plus importantes, les plus anciennes de Fès. C’est une reconstruction almohade de la porte due à l'émir Zénète Aguissa ( Xème siècle) sur l'emplacement de Bab Hisn Saadoun d'Idriss II. Son frère Fotouh Ben Dounas avait fait bâtir Bab Ftouh, qui fut entièrement reconstruite par le Sultan Moulay Abdallah au XVIIIème siècle.

On aperçoit sur la droite des marocains, les uns debout, les autres accroupis formant un groupe pittoresque le long des murs crénelés et très escarpés au milieu desquels s’ouvre Bab Guissa. Ces hommes écoutent très attentivement un conteur d’histoire. ( voir également photo commentée du 8 juin 2014 [adafes.com])

Au premier plan, quelques tombes d’un cimetière moins en vogue que celui de Bab Ftouh que l’on distingue, à l’arrière plan sur les collines du sud de la ville.

Bab Guissa fut sauvé de la pioche des démolisseurs en 1932, par Marcel Vicaire. Il rapporte dans son livre « Souvenirs du Maroc » (Éditions Afrique-Orient 2012), comment lors d’une visite à Fès du général Gouraud qui souhaitait revoir les lieux de ses actions militaires ( événements de Fès en avril 1912) ils découvrent par hasard une équipe d’ouvriers qui s’attaquaient à coup de pioche à la destruction de la porte … « pour permettre au Pacha Si Mohammed Tazi de parvenir en voiture à son domicile tout proche, ce qu’empêchait la coudure de la porte ». Marcel Vicaire adresse en urgence un télégramme au Résident Général qui ordonne de stopper immédiatement « l’acte de vandalisme ». Des interventions ultérieures d’autorités mobilisées par un article dans le « Figaro » sauvaient définitivement Bab Guissa.

Cet événement fut également à l'origine de la création des "Amis de Fès" dont un des buts était la défense du patrimoine fasi.

Pièces jointes: Bab Guissa.jpg (381.2KB)  
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LA GRANDE RUE DE FÈS-JDID
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: mer. 27 janvier 2016 22:57:05

LA GRANDE RUE DE FÈS-JDID

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Cliché anonyme, entre 1920 et 1925 : Fès-Jdid

La Grande rue de Fès-Jdid, longue et large artère, traversant du nord au sud « la ville des Mérinides » ( fondée en 1276 J.C. par le sultan mérinide Yacoub ben Abdelhâqq), du vieux méchouar à Bab Essmarin ( porte des maréchaux ferrants), constitue le souk ou marché de la ville.
Elle contraste par son aspect avec les ruelles étroites et sombres de la vieille ville, Fès el Bali.

« Entre les deux rangées de boutiques, les « dellal », crieurs publics - vendent à la criée tout ce qui peut tenter la convoitise des bédouins et les objets nécessaires à la vie des camps ». Henri Gaillard dans « Une ville d’Islam : Fès » 1905
Aujourd’hui encore l’espace central est occupé par des marchands ambulants qui proposent sur des étals mobiles, fruits, légumes et tout un bric-à-brac de quincaillerie à des badauds en quête d’une bonne affaire.

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SOUKS DU TALÂA PRÈS DE BAB BOUJELOUD
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: sam. 13 février 2016 22:28:46

SOUKS DU TALÂA PRÈS DE BAB BOUJELOUD

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Cliché anonyme, non daté (1920-1925) intitulé : Boujeloud, entrée du Talâa.


Il s’agit de l’entrée des souks du Talâa quand on arrive de Bab Chorfa en ayant longé les remparts de la Casbah des Filala - accès peu usité par les touristes ! -

A gauche, un des bastions d’angle sud-est de la Casbah des Filala.
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A droite, l’entrée de la porte de Boujeloud : c’est l’ancienne porte de Boujeloud dont l’entrée extérieure est située à gauche de la porte actuelle de Boujeloud. C’est une porte classique « en baïonnette » qui permettait un accès direct au Talâa Kbira. Aujourd’hui c’est la rue donnant accès au Talâa Kbira qui est en baïonnette à partir de la nouvelle porte de Boujeloud. La porte voutée à droite est actuellement condamnée et un marchand de légumes a installé son étal devant.
Il est toujours question de réouvrir cette porte.

Dans l’axe de la rue se détache dans le ciel le minaret couronné d’un nid de cigognes, de la petite mosquée de Sidi Lazzaz, dans laquelle ce saint est enterré.

Cette rue, partie haute du Talâa Kbira, très animée, est couverte en roseaux. De chaque côté des marchands se pressent les uns contre les autres dans leurs petites boutiques. Ce sont le quartier et la rue parmi les plus populeux de la haute ville.

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