FÈS EN CONSTRUCTION : FÈS V-N AUTOUR DE LA PLACE CLÉMENCEAU


Nouveau témoignage remarquable car daté : 21 janvier 1930


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Photo aérienne du 21 janvier 1930. Pilote Adj. Ciavaldini. Photographe : Adj-chef Orihuel. 37ème Régiment Aérien, 9ème escadron
(Photo qui m'a été adressée par Danièle J.).

En arrière plan, la montagne du Zalagh avec devant Fès-Jdid et le Mellah

Le centre de Fez V-N se développe :
- le Café "La Renaissance" n'a que le rez-de-chaussée et l'étage est en cours de réalisation
- les immeubles du boulevard du 4ème Tirailleurs sortent de terre
- le bas de l'avenue de France est en cours de construction, et dans l'espace laissé libre, on peut constater que le Lycée mixte n'existe pas
- l'Olympic Hôtel (avenue Poeymirau) est terminé mais ne semble pas fonctionnel.
- le cinéma Le Bijou est construit (depuis 1928/29)
- les bâtiments de l'avenue Maurial sont en place
- au premier plan la rue Samuel Biarnay
- le Grand Hôtel accueille déjà des clients

BAB SEMMARIN ou PORTE DES MARÉCHAUX-FERRANTS

Elle permet le passage de Fès-Jdid au Mellah ou l’inverse … ce qui a d’ailleurs une incidence sur le prix des cartes postales anciennes: Bab Semmarin, entrée de Fès-Jdid est moins chère que la même carte Bab Semmarin entrée du Mellah … qui est une carte judaïca !


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Bab Semmarin: cliché tiré à partir d’une plaque de verre de 1917
( merci à Marc d'avoir efficacement traité mes plaques de verre)

Lors de la fondation de Fès-Jdid, en 1276, cette porte était appelée Bab Oyoun Sanhaja. Fortifiée et imposante, elle se dresse à l’extrémité sud de la grande rue de Fès-Jdid. C’est l’une des deux seules portes qui donnaient accès à Fès-Jdid; l’autre située au nord, était une simple brèche dans la muraille et s’ouvrait sur le vieux méchouar.

Entre ces deux portes, la grande rue de Fès Jdid constituait l’axe de circulation entre le quartier juif et la Médina.

Outre sa fonction de communication elle était un lieu d’embauche - « moukef », littéralement « lieu où l’on se tient debout » c’est à dire «  où l’on attend » - des ouvriers pour les travaux de la ville : puisatiers et terrassiers.

Des femmes juives de petite condition, installées sur deux files à Bab Semmarin, exerçaient le métier de ravaudeuses. Elles attendaient l’ouvrage que leur fournissaient les musulmans.

Les boutiques de part et d’autre de la porte abritaient des petits commerces alimentaires en particulier une boulangerie qui est restée jusque dans les années 40.

L’architecture intérieure de Bab Semmarin a été modifiée plusieurs fois pour les besoins de la circulation porte en baïonnette au début, elle bénéficia d’abord d’un accès direct unique pour permettre le passage d’un bus de faible largeur qui assurait la liaison entre la place de Commerce et Bab Dekkaken. Enfin les derniers travaux en firent une porte à deux arches quand le bus étroit fut supprimé.

Ce cliché montre l’animation de la rue avec un « bourgeois » fasi sur sa mule, un « meskin » vêtu de sacs et l’on peut avoir une idée de la façon de se vêtir il y a 100 ans.



1 modifications. Plus récente: 09/01/15 10:32 par georges-michel.

BUS DANS LA GRANDE RUE DE FÈS JDID


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Balek ... balek !

BAB BOUJELOUD EN 1917


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Cliché de 1917, à partir d'une plaque de verre


Bab Boujeloud est une des portes les plus célèbres de Fès bien qu’elle soit de construction récente, ce que son style différent des autres portes de la ville ancienne laisse deviner.

C'est en décembre 1912 que le capitaine Mellier chef des services municipaux, donne connaissance du tracé du chemin de Boujeloud en direction de Fès-Jdid et de l'ouverture d'une porte dans les remparts. Le premier coup de pioche fut donné en février 1913 ; la construction dura environ 2 ans et la porte était achevée fin février 1915, lors d'un séjour à Fès de Lyautey, qui satisfait accorda un crédit pour la réfection des rues de la médina.

La porte eût différentes dénominations:
- Bab el Medjless (car construite à l'initiative du 1er conseil municipal de Fès)
- Bab Djedida, porte neuve de Boujeloud
- avant de devenir la Bab Boujeloud.

J’aime bien ce cliché, avec les ânes en relief. On entend presque le « balek … balek » de leur conducteur.

PLACE DE BOUJELOUD


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Cliché de 1917, plaque de verre.


Il s’agit d’une photographie de l’esplanade de Boujeloud, située entre la porte des Français (parfois appelé aussi ancienne porte de Boujeloud) et la mosquée de Boujeloud.

On aperçoit au fond, à gauche, la porte des Français « décapitée ».
Cette porte, construite dans les années 1880 dans un style européen par la mission italienne (même époque et même style que la Makina), a été modifiée vers 1916 à la demande de Lyautey. Il voulait que cette construction s’intègre dans l’architecture des remparts, ce que ne permettait pas le chapiteau à « ailerons » des Italiens. Cette porte existe encore aujourd’hui.

Le long de la muraille nord-ouest on voit les petites chambres (bnika) où les soldats de passage pouvaient s'abriter la nuit. Ces bnikas ont été détruites lors des divers réaménagement de l’esplanade.


Sur la gauche, non visible l'emplacement où sera construit le lycée Moulay Idriss.

BAB KHIBAT ES-SMEN


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Cliché anonyme 1917 (plaque de verre)

Bab Khibat es Smen , porte de la « niche au beurre » ou de la « petite hauteur du beurre ». J’ignore l’origine de cette appellation si ce n’est que c’est également le nom de la dernière portion de la grande route du Maghzen quand on arrive à Fès en provenance de Meknès.

Cette route pénètre, par Bab Segma, dans une sorte de couloir sordide, bordés de pauvres boutiques qui s’écartent sur la droite pour laisser voir Bab Khibat es Smen.

Le voyageur qui n’a pas été découragé par cette première approche de la ville est récompensé en franchissant Bab Khibat es Smen : il entre dans un vaste espace rectangulaire - le méchouar - cerné de hauts remparts et se terminant par deux tours crénelées à deux étages, encadrant une porte monumentale : Bab Sba ou Bab es-Sba (la porte du lion), souvent improprement appelée Bab Dekkaken (Porte des banquettes) qui ouvre l’accès à Fès-Jdid.

Le cliché actuel est pris de l’intérieur du méchouar, dos à Bab Sba. La femme évoquant une silhouette antique, portant attachée dans le dos une amphore et vêtue d’une pièce d’étoffe, drapée autour de son corps, quitte la ville. La Makina - ancienne fabrique d’armes - est à gauche derrière le preneur de vues.

BAB SBA OU BAB SBÂA : PORTE DU LION.


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Cliché anonyme 1917 ( Plaque de verre)


Bab Sba ou Bab es-Sba ou Bab Sbâa « la porte du Lion » et qui dans la toponymie actuelle porte le nom de Bab Dekkaken « la porte des banquettes ». ( Bab Dekkaken est en réalité la porte du palais, située en face).

Une légende explique le nom de Bab Sba : vers 1348, Alphonse Perez de Guzman, chevalier castillan, séjourne à Fès, reçu avec honneur par le sultan qui le loge dans son palais de Fès-Jdid.
Certains courtisans maures, jaloux des faveurs dont bénéficie le castillan, l’abandonnent en forêt lors d’une partie de chasse. Dans son errance pour retrouver son chemin Perez de Guzman est témoin d’une lutte d’un lion avec un serpent. Le chevalier vient au secours du lion en danger en tranchant la tête du serpent.
Pour le remercier, le lion le raccompagne jusqu’à Fès !

Le sultan heureux de retrouver son protégé, fait nourrir le lion et décide d’appeler désormais la porte par laquelle le chevalier castillan est entré « Bab Sba », la « porte du lion ».

Bab Sba en 1917 ouvre trois ogives sur la placette ; à l’origine seule existait l’ouverture ouest (à gauche). Le passage central a été percé en 1884 - restauration de la porte-. Celui de l’est ( à droite) date de 1912.

Le cliché est pris depuis la porte du palais. Par Bab Sba on entre, lorsque l’on vient de Fès-Jdid, dans la cour du méchouar de la Makina. Au fond, on aperçoit par l’ouverture centrale, Bab Khibat es-Smen

ENVIRONS DE FÈS : PONT SUR L'OUED MIKKÈS

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Cliché Service photographique des Armées ( 5 mai 1916) : " Pont sur l’oued Mikkès, où passe la route de Tanger ".

Le samedi 13 avril 1889, Pierre Loti accompagnant à Fès la mission de M. Patenôtre, ambassadeur de France, passait sur le pont de l’oued Mikkès dont il fit la description:
« Nous arrivons vers le soir à une rivière rapide, l’Oued M’Kez, sur laquelle - invraisemblable chose - est jeté un pont.
« Un pont à arceaux courts, très arrondis, ornés de faïences vertes. Le pilier du milieu est marqué du mystérieux sceau de Salomon - deux triangles entrelacés - et, de chaque coté, des tableaux en mosaïque encadrés de vert indiquent, en lettres enroulées, quel fut l’architecte de ce pont et quelles louanges les voyageurs qui passent doivent au Dieu de l’Islam. Le temps, le soleil ont donné à la maçonnerie une teinte rare, chaude, presque rose, qui s’harmonise merveilleusement avec le vert éteint des faïences de bordure. Et le site est d’ailleurs tranquille, pastoral, empreint d’une mélancolie de passé et d’abandon.

Loti et l’ambassade de Patenôtre, ignoraient alors que ce pont était l’oeuvre d’un de leurs compatriotes: ce pont fut construit, en 1856, par Abd-er-Rahman de Saulty, renégat et ancien officier du Génie

LA PLACE NEJJARINE

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Cliché anonyme, non daté ( probablement entre 1915 - 1920).
Un des rares clichés sans la lanterne sur la fontaine.


« … Une place s’ouvre, étroite, la place des Nejjârine. Beauté inattendue de Fès, ensemble privilégié, chef-d'oeuvre parmi les chefs-d'oeuvres subsistants de l’art hispano-mauresque une fontaine et un fondouq sont côte à côte. La fontaine, jaune et bleue, brillante de zelidj sous un auvent sombre, a la grâce des saisons. Suspendue à la hauteur de l’arc pur, une lanterne octogonale, à dôme ciselé de cuivre, à panneaux de glace, veille sur son repos. Un peu en retrait, le fondouq dresse l'orgueil de sa haute façade, aux sculptures alternées de bois et de plâtre. J’entre. Une antique balance, aux plateaux gigantesques, est à la porte. La cour, où s’abritent des boutiques, élève vers le ciel l’élégance d’arceaux qui soutiennent un entablement de cèdre. Deux galeries superposées, à balustrade de bois ajouré, s'enrichissent d'un plafond à stalactites. Ce fondouq de marchand a le recueillement d'une salle de prière, la délicatesse fouillée d’une médersa ».

Claude Lorris « Dans le Moghreb en flammes » Paris , La renaissance du livre 1921

LA CAMPAGNE AUTOUR DE FÈS

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Cliché plaque de verre (1917) intitulé : la campagne autour de Fès

Chemin creux longeant extérieurement le nord de la ville :
- À gauche, au sommet d'une colline, le Bordj Nord (ou le Bastioun du Nord) qui date de 1582.
- Légèrement sur la droite, face au chemin, sur une colline, les tombeaux de rois et de princes Mérinides,(14e et 15e siècles de Jésus-Christ).
De la hauteur sur laquelle s'élèvent les ruines des mausolées mérinides, l’oeil embrasse une grande partie des deux villes de Fès.
- Au dernier plan derrière et à gauche des Tombeaux Mérinides s'estompent les crêtes du Zalagh qui ferme l'horizon et domine Fès vers le Nord.

FÈS ET LES REMPARTS

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Cliché intitulé : " Fès et les remparts" . Plaque de verre 1917

Le vallon de Bab Mahrouq : photographie montrant également le chemin creux au Nord de Fès, sous un angle un peu différent de celui du précédent cliché.

- A droite, les murailles de la kasba des Filaliens, rempart de la ville datant de l'époque almohade (1204), mais restauré à diverses époques, par les Mérinides.
On remarque les tours de flanquement et les merlons que l’on retrouve d’ailleurs dans le Maroc entier
- Au premier plan, les ruines d'un petit sanctuaire voisin d'une source-lavoir
Juste derrière le lavoir, on devine l’amorce des jardins extérieurs qui formaient à l’époque une ceinture de fraîcheur et de paix autour de la ville.

Aujourd’hui, c’est la gare routière qui occupe la partie gauche de la photo.

BAB JIAF OU LA PORTE DES CHAROGNES


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Cliché anonyme, non daté mais autour de 1920


Bab Jiaf ( ou Eljiaf), se creuse tout de guingois sous un bastion et semble écrasée de son opprobre ; littéralement « Porte des Charognes », ce nom provient de ce qu'à proximité se trouvait un dépotoir où l'on transportait les cadavres des chevaux, ânes ou mulets qu'on laissait pourrir en plein air.
L’entretien des rues de Fès était fort défectueux, les ordures et même les animaux morts restaient dans les rues des jours et des jours. Lorsqu’on se décidait à enlever ces charognes, on les jetait en tas dans les charniers voisins des portes, dont celui de Bab Jiaf.

Pour d’autres, en signe de mépris, les "Arabes" faisaient jeter tous les immondices de la Médina, et les bêtes mortes près des portes du Mellah, portes « parias » … et aux époques de grande haine les charniers débordaient.

Cette porte fut aussi appelée Bab Sidi Bou Nafa car située entre entre les deux fortins saadiens, le Borj Twil et le Borj Sidi Bou Nafa, qui défendaient, au sud-est, l’abord du Mellah et de Fès-Jdid.

Cet espace fut ensuite assaini et devint....un marché aux légumes ! ( cliché ci-dessus).

ESCALE AÉRIENNE DE FÈS

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Cliché anonyme, non daté mais début années 1920 probable. À l'escale de FÈS, le Zalagh en arrière plan.

La 1ère liaison aéropostale au Maroc a eu lieu à l'occasion du raid du Petit Journal en septembre 1911, de Casablanca à Fez en Aéroplane.(voir post du 13 juillet 2013 [adafes.com])

En mars 1919, les Postes marocaines signent une convention pour l’acheminement du courrier entre la France et Casablanca. La Compagnie Générale d'Entreprises Latécoère fut alors rebaptisée "Lignes Aériennes Latécoère ».
Les avions utilisés étaient du type de celui photographié ci dessus et les sacs postaux servaient de siège aux occupants.

En 1922, Fès devenait l’escale principale du Casa-Oran, ligne qui fonctionnait deux fois par semaine, le jeudi et le dimanche. On mettait selon le régime des vents, environ une heure et demi de Casa à Fès et trois heures et demi, de Fès à Oran. Les avions étaient à cette époque, des Bréguet du type militaire qui filaient à 160 en vitesse commerciale.
Le fret postal était beaucoup plus important que le fret passager, mais Fès fournissait souvent un complément de passagers étant donné les attaches d’une partie de la population européenne avec Oran.

Beaucoup de pilotes -dont Mermoz- étaient d’anciens pilotes militaires ; certains ont plus ou moins habité Fès, les autres avaient leurs habitudes dans les hôtels de la ville nouvelle et du Mellah. Le « Terminus », avenue Maurial, de la famille Chevaleyre était une escale très appréciée.

Si quelqu'un reconnaît l'une des personnes en photo, merci de nous donner les noms

LES ISAWA À BAB KHIBAT ES SMEN

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Cliché anonyme et non daté, légendé au verso : Bab Segma, fête des Aïssaouas

Les Isawa ou Aïssaouas, confrérie religieuse populaire. La fête des Aïssaouas était fixée par la tradition au jour même du Mouloud (anniversaire de la naissance du prophète). Ses adeptes se recrutaient parmi les artisans et les gens des quartiers périphériques.

Leur fête patronale se déroulait à Meknès, auprès du tombeau de Sidi Mhammed ben Isa, mais les trente-cinq sections de Fès faisaient la quête dans la ville 25 ou 30 jours à l’avance pour préparer les offrandes du saint et de ses descendants.

Trois jours avant le Mouloud, la confrérie traversait processionnellement Fès avant de prendre la route de Meknès : Talaa Kbira, Bab Mahrouk et Bab Segma ( sur le cliché c’est en réalité Bab Khibat es Smen à Bab Segma) : en tête le chef de la Zaouïa de Fès, suivi des porteurs d’offrandes et des enfants tenant étendu le grand drap vert dont serait recouvert le tombeau du saint; les porte-étendards, les adeptes, section par section, qui menaient leur danse « sauvage » au rythme des tambours et des musettes et la foule où les femmes étaient nombreuses.

Cortège impressionnant par sa longueur et sa lente progression dans une atmosphère de transe et d’extase, dans la griserie de l’exaltation collective.

FÈS-MÉDINA : RUE D'UN QUARTIER PÉRIPHÉRIQUE

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Cliché de la Bibliothèque générale du protectorat, non daté, vers fin des années 1920


Rue couverte montant du Fondouk el Ihoudi vers Bab Guissa.

Plus large que beaucoup des rues de la Médina, car ici le terrain coûte moins cher, elle est bordée de maisons basses et d’aspect modeste.
Les vêtements montrent que l’on est en présence d’une population semi campagnarde

VENDREDI À BAB FTOUH

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Cliché anonyme et non daté, fin des années 1920 probablement


Le vendredi est le jour où la coutume veut que les femmes musulmanes fasi aillent se reposer, collationner, deviser, principalement au cimetière de Bab Ftouh, sur les tombes de ceux qu’elles ont perdu. Le cimetière n’est pas clos de murs et s’étend à perte de vue sous un bois planté d’oliviers.

Les femmes voilées et couvertes du haïk, appartiennent à la bonne société et sont souvent accompagnées de leurs enfants. parfois d’une esclave reconnaissable, en général, par son visage découvert. Les hommes sont rares.

Spectacle curieux, parfois empreint d’une grande poésie que celui de cette foule, vêtue d’un ton uniforme qui à la tombée du jour quitte le cimetière d’un pas tranquille en longues files pour se diriger vers Bab Ftouh

Au premier plan quelques femmes, assises sur des petits tapis, se préparent à prendre le thé.

GRANDE RUE DU MELLAH

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Cliché Résidence générale au Maroc. 1930

Rue à l’intense activité commerciale et à l’architecture originale : les hautes maisons des notables juifs, orientées vers le sud, sont édifiées au-dessus des boutiques.
On remarque également les larges balcons de bois, qui permettaient aux familles de s’installer pour prendre l’air.

Cette rue fut en grande partie détruite, lors des émeutes de Fès en 1912, à la fois par les pillages et incendies allumés par les émeutiers et par les bombardements des troupes françaises pour déloger les soldats rebelles.

Reconstruite, et assainie, elle abrita les premiers commerces européens au début du protectorat, avant le développement de Fez-Ville nouvelle.

ENTRÉE DU SULTAN MOULAY YOUSSEF À BAB SEGMA

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Cliché anonyme et non daté ( autour de 1920) légendé « Entrée du Sultan à Bab Segma »

Le Sultan Moulay Youssef a régné de septembre 1912 à novembre 1927. On peut considérer qu’il est le premier Sultan du Protectorat car son frère Moulay Hafid, après avoir signé le traité de protectorat le 30 mars 1912, abdiqua en août 1912.

Bab Segma était la porte des entrées solennelles, mais le sultan était alors accompagné, selon les anciennes traditions, par une harka de plusieurs milliers de cavaliers. Il était en tête du cortège, abrité par une ombrelle verte, insigne de la royauté du Maroc. Derrière lui le « Hajib » ou chambellan et les cavaliers précédés par les étendards de soie et d’or portés par les gens du Maghzen.

Ici il semble s’agir d’un retour d’une sortie « privée ». Le protocole est allégé, pas d’ombrelle et la foule paraît indifférente au passage du souverain. Moulay Youssef est accompagné des soldats de la garde noire, unité dont le rôle est de garder le Palais et d’accompagner le Sultan dans ses déplacements. On aperçoit quelques étendards et au fond les notables à cheval.

On remarquera également que cette entrée principale de Fès n’était pas soignée : la rue est bordée de « méchantes » boutiques aux auvents délabrés. Qui peut penser qu’il s’agit là de l’entrée d’une capitale !

LE VALLON DE BAB MAHROUK

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Cliché anonyme et non daté « Fez. Les remparts. Vue prise de Dar el Maroueg »

On retrouve cette photo (Planche XXII) dans le livre de Roger Le Tourneau, FÈS avant le protectorat. Ed Société marocaine de Librairie et d’Édition Casablanca 1949.

Elle est attribuée au Service des Monuments historiques du Maroc et figure sous le titre :
« Le vallon de Bab Mahrouk ».

Au premier plan, les ruines d’un petit sanctuaire voisin d’une source. A droite, les murailles de la Kasba des Filaliens, puis de la Médina. A l’arrière-plan la butte des Mérinides à gauche, le cimetière de Sidi Ali Mzali et le minaret de la Mosquée de Bab Gisa au centre ; au dessus du minaret, la colline de Ank el-Jmel.

Il s'agit d'un plan plus large des deux photos de 1917, à partir de plaques de verre et situées plus haut ( 7 février 2015) " La campagne autour de Fès" et "Fès et les remparts"

On peut donc situer ce cliché vers 1920

PORTE DITE DE BAB DEKKAKEN

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Cliché anonyme et non daté : Bab Dekkaken. Dans les années 1920

Porte dite de Bab Dekkaken ( voir post du 25 janvier 2015, même rubrique).
En 1276, à la fondation de Fès-Jdid, cette porte Sud de l’actuel Méchouar de la Makina fut édifiée, flanquée des deux tours plus basses, de part et d’autre du pont fortifié sur l’oued Fès, elle faisait face à l’autre porte, Bab el Oued, appelée encore Bab el Kantara, porte d’entrée de la ville.

Porte " à baïonnette ": après le passage de l’entrée, elle donnait sur une placette à ciel ouvert, afin d’accabler les assaillants qui aurait réussi à forcer l’obstacle des premiers battants, lourds vantaux de bois recouverts d’écailles de fer rectangulaires imbriquées de haut en bas. Un coude déviait le flot à droite, où d’autres vantaux fermaient le passage. C’est en 1884, lors de la restauration de la porte que fut percé le passage central, côté pont, afin de faciliter la circulation. Après 1912 une troisième porte fut percée à l’est (côté droit du cliché).

Les deux tours plus hautes furent construites une dizaine d’année plus tard (vers 1286) pour dominer et défendre l’aqueduc qui en provenance de l’ouest, traversait dans sa longueur l’actuel Méchouar de la Makina, pour aller au nord irriguer le jardin royal de la Mosara. La tour ouest ( à gauche) repose en partie sur l’aqueduc.

(Commentaires rédigés à partir d’une note d’Henri Bressolette sur le Méchouar de la Makina )

DANS LES SOUKS DE FÈS


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Photo non signée et non datée ( vers 1920 probablement) : « Le souk du Talaa »


« En remontant de l’autre côté des bas-fonds, on finit par arriver au centre du vieux commerce fassi. De nouveau, des galeries closes, mais cette fois bruissantes, bordées de logettes où des centaines de figures accroupies siègent au dessus des passants. Une chaude pénombre, traversée de fils de soleil qui tombent des déchirures du plafond de nattes ou de roseaux ; un vaporeux clair-obscur où baignent les couleurs des étalages ; une atmosphère étouffée, chargée d’odeurs d’encens, d’épices et de crottin ; une rumeur faite du froissement des burnous les uns contre les autres, du glissement des babouches, des mille murmures de voix, - et si vague, qu’on finit par ne plus l’entendre. Parfois, dans un boyau, le cri du vendeur d’eau, et le tintement clair de ses gobelets qu’il entrechoque.
On avance difficilement. Des baudets vous bousculent, de lourdes laines vous frôlent, des épaules vous heurtent.... »


Visions du Maroc. André Chevrillon F. Detaille, Éditeur 77 rue de La Canebière. Marseille. 1933

LA PORTE DES FRANÇAIS


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Cliché anonyme de 1917, à partir de plaques de verre.

Ce cliché est intitulé « Porte de Bab Segma », ce qui est inexact. Il s’agit pour moi de la porte dite «  des Français » qui ouvre sur l’esplanade de Bou Jloud.

A l’origine cette esplanade servait, comme son nom l’indique - Bou Jloud étant une corruption populaire de Bou Jnoud « la place d’armes » - à la concentration des troupes, avant de devenir un endroit de campement pour les caravanes. Elle a servi aussi à la tombée du jour de lieu de rendez-vous aux bateleurs et aux barbiers ambulants autour desquels les badauds faisaient cercle. Encore aujourd’hui on peut voir quelques conteurs, et autres bateleurs dans ce lieu que certains ambitionnent de transformer en « Place Jemaa el-Fna » fasi !

Par l’ouverture de la porte on aperçoit la Kasba des Filaliens, avec sa porte monumentale, flanquée de deux tours ornementales, et le minaret carré de la mosquée.

LA MZARA DE MOULAY-IDRISS

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Photo anonyme et non datée mais certainement des années 1920

Moulay-Idriss est incontestablement le saint le plus vénéré à Fès et à toute heure du jour son sanctuaire est visité par une foule d’hommes et de femmes, de toutes conditions qui viennent implorer la « baraka » du saint.

Mais le culte de Moulay-Idriss n’est pas limité au sanctuaire même : en plusieurs points de la ville, et notamment dans Tal’aa Kbira, en amont de Kantrat Rous (photo) et dans la rue principale du quartier de Keddan, on peut voir de petites niches encastrées dans un mur et protégées par une grille, que l’on nomme « mzara » - lieu de visite - de Moulay Idriss. Ainsi les gens qui n’ont pas le temps de se rendre au sanctuaire peuvent tout de même faire leurs dévotions au grand saint.

Cette « mzara » sert souvent actuellement de présentoir aux vendeurs de toutes sortes d’objets !- chaussures, bijoux etc ... -

La Mzara a été restaurée et la grille occupe aujourd'hui toute la largeur de la niche, mais la lanterne a disparu

Bienvenue à ton retour sur le site après ton passage au Maroc, Georges.
Qui nous mettra une photo de la Mzara restaurée ?
Peut-être nos amis qu séjourneront à Fès à l'occasion du festival des musiques sacrées et du voyage organisé par ADAFES ???

Bonjour Carole

voici la photo de la Mzara rénovée, prise il y a 8 jours après avoir demandé au vendeur de bijoux de déménager temporairement son "exposition"

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Georges, le plus rapide de l'Ouest !
La grille lui a rendu son espace, même si elle sert d'accroche ou de présentoir à babioles !

MOSQUÉE QARAOUIYINE : BASSIN CENTRAL DANS LA COUR PRINCIPALE

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Cliché anonyme 1917 (Plaque de verre)

"Au coeur même de Fès-l’Ancienne, dans le vieux quartier d’El-Qaraouiyine, s’élève depuis plus de mille ans, la mosquée la plus vaste et la plus réputée de tous les édifices du Culte à Fès et au Maroc.
Nombre de princes et de souverains ont tenu à faire à ce bâtiment important quelques améliorations, des réparations, des agrandissements et des embellissements. L’édifice tel qu’il est aujourd’hui ne nous offre pas un monument d’un seul jet, d’une époque bien déterminée. L’Histoire de cette mosquée et de son développement est comme le reflet de l’histoire politique de Fès.

On voit ici l’eau canalisée de l’Oued Fès, qui jaillit d’une vasque basse de marbre onyx au milieu de la grande cour. Derrière cette vasque et au Sud, un portique tout couvert de plâtres sculptés, abrité par un auvent de tuiles vertes, indique aux fidèles la direction de la prière et remplace dans cette mosquée la Mirhab de la nef principale."

(Commentaire d’ Alfred BEL sur cette photo dans Le Maroc pittoresque : Fès-Meknès-et Région. Album de Photographies du commandant LARIBE)

MOSQUÉE QARAOUIYINE : PAVILLON AUX ABLUTIONS DANS LA COUR CENTRALE

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Cliché anonyme 1917 (Plaque de verre)

Le Pavillon aux ablutions est accolé à la façade orientale et les fidèles viennent y faire leurs ablutions avant la prière. Il constitue un témoin de l’époque de l’art hispano-mauresque et Alfred BEL note qu’il rappelle la décoration de la Cour des Lions à l’Alhambra de Grenade.

On distingue trois étapes dans l’histoire de la construction de la Qaraouiyine : la première mosquée bâtie en 859 a été agrandie en 956, puis en 1135. La tradition veut que tous les matériaux utilisés pour la construction de la première mosquée aient été tirés du sol même, ce qui assurait à l’oeuvre un caractère de pureté absolue.

A l’époque des Almoravides, la population de Fès s’était sensiblement accrue, au point qu’une partie des fidèles était obligée, à la prière du vendredi, de se tenir dans les rues et les souks avoisinants. Le Cadi de la ville obtient l’autorisation d’agrandir la mosquée. Les fonds nécessaires à l’agrandissement sont réunis grâce aux revenus de la mosquée Qaraouiyine. Vers 1135, les travaux sont effectués ; l’édifice a atteint ses limites et présente à peu près l’ordonnance actuelle.

DERB SIAJ

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Cliché anonyme, vers 1950

Nous sommes à peu près au niveau de l’ancien Mejless el Baladi, siège du premier conseil municipal de Fès ( et même du Maroc). Aujourd’hui une maison de jeunes y est installée et des goulottes en plastique pour le câblage électrique et informatique massacrent le magnifique décor de l’édifice. La rue longe à droite l’immense Dar Ababou, du nom de l’ancien chambellan du sultan Moulay Youssef.

Sur la gauche au premier plan, l’entrée d’un ancien moulin à farine. Au centre le minaret de Jama ‘Siaj avec en face sur le côté droit mais non visible sur le cliché, l’école coranique - msid - où le roi Mohammed V aurait débuté sa scolarité.

Au bout de la rue, en partant sur la droite on rejoint le Tala’a Sghira par derb Belhaj, la rue des « lieux saints" car on y trouve deux mausolées et deux zaouias.

BORJ SIDI BOU NAFÂA

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Cliché anonyme 1917 ( plaque de verre)

Le Borj Sidi Bou Nafâa est un fortin construit à l’européenne par des esclaves chrétiens sous le règne du sultan saadien El Mansour. Il doit son nom à un obscur seyid (marabout) enseveli à proximité. Il défendait l’entrée du Mellah qui, en temps de troubles, était parfois menacé de pillage par les Beni Mtir.

Au pied du Borj, jaillit une source, en un bassin qui sert de lavoir aux habitants de Fès-Jdid. Par les ouvertures (probablement utilisées jadis pour les canons) les femmes y puisent aussi de l’eau, en descendant au bout de longues cordes, de primitives amphores de grès. Une poulie fixée au sommet de l’ouverture facilitait le ravitaillement en eau. On peut d’ailleurs voir la trace laissée, le long du vieux rempart, par les récipients. Des corvées d’eau, à dos d’ânes, alimentaient également les habitants de Fès-Djedid.
Enfin, si un incendie éclatait dans le quartier, les porteurs d’eau musulmans aidés par des portefaix juifs et des gens de bonne volonté allaient puiser de l’eau à la source du Borj Sidi Bou Nafâa.