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Fès et sa région :  Forum ADAFES
SEFROU EN PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: mar. 28 octobre 2014 22:26:15

SEFROU

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Panorama de Sefrou

Cliché de la section photographique de l'Armée. 30 avril 1916 Photographe Paul Queste

La ville de Sefrou et le village du Kalaa ( 1er plan) . Au premier plan également la route qui mène du fort Prioux ( du nom du lieutenant Prioux tué en 1911 lors d'une attaque du fort) à Sefrou Autour de Sefrou des jardins d'oliviers, d'arbres fruitiers de toutes espèces, cerisiers, pommiers, orangers.



« Sefrou où j'habitais depuis plus d'un mois (septembre-octobre 1912), est une délicieuse petite ville indigène, fraîche, bien bâtie et proprette. Ses minarets en forme de tours se dressent gracieusement au-dessus des cinq mosquées toutes blanches et vous apparaissent brusquement au tournant des ruelles tortueuses et bien pavées. Elle est enfouie au milieu des jardins, vastes et riches, qui lui font une ceinture verte, et dominée par des rochers nus, sur lesquels les Français ont établi un camp fortifié. Un ruisseau aux eaux claires et vives la traverse. J'avais mené à Sefrou la douce vie indigène parmi des habitants très sympathiques qui m'accueillaient en ami...… ».

« Dr Paul Chatinières. Dans le Grand Atlas marocain » Ed. Plon-Nourrit 1919 »

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Re: SEFROU EN PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: mar. 28 octobre 2014 23:07:54

SEFROU VUE AÉRIENNE 1930

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Photographie aérienne 1930, non signée


Cliché centré sur la ville de Sefrou.
En haut à gauche on aperçoit le Kalaa, un peu plus bas les tours de Dar Caïd Omar. On distingue les remparts qui entourent la ville et au 2ème plan au centre le cimetière de Si Ahmed Tadli.
L'oued Sfrou appelé aussi Oued Aggaï serpente au milieu de la ville qu'il sépare en deux.


« Notre campement est établi dans un grand jardin d'orangers contigu aux murailles, mais situé dans l'intérieur de la ville et propriété d'un chérif, Moulay Abdesselam ben Driss. Sfrou forme un groupe allongé de maisons blanches, qui descendent des deux côtés de la rivière, au milieu de la verdure des jardins. Auprès de la porte septentrionale s'ouvre un grand fondak, qui marque, de ce côté, une avancée des murailles. La ville est dominée par les minarets de ses cinq mosquées, par la masse du mellah, qui en occupe le centre, et par la maison très élevée du caïd el-Youssi, dont la terrasse surveille toute la contrée. L'enceinte est hermétiquement close ; il a même été jugé nécessaire de barrer la rivière en amont par un pont fortifié ; en aval , l'oued Sfrou se précipite en cascades dans un ravin profond, si bien que de ce côté les défenses sont naturelles » .

Eugène Aubin « Maroc d'aujourd'hui » 1904 Ed. Armand Colin

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Re: SEFROU EN PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: mer. 29 octobre 2014 14:42:15

SEFROU VUE GÉNÉRALE


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Cliché, non datée. Léon Sixta Dar-el-Ghlaoui. Fès Médina. Éditions-Maroc-Islam

Sefrou est une petite bourgade cachée dans la montagne et isolée du bled par de beaux et fertiles jardins. La région est légèrement accidentée : collines très basses, à pentes douces séparées par des vallées plus profondes: sol souvent pierreux, parfois rocheux, terre rougeâtre. L'altitude de Sefrou est d'environ 800 mètres et les chutes de neige sont assez fréquentes en hiver. On peut d'ailleurs voir sur ce cliché, les collines voisines recouvertes de neige.


« A 32 kilomètres au sud de Fès, Sefrou est la seule agglomération de quelque importance de toute la région. Au bout d’une longue plaine monotone, couverte de palmiers nains et d’asphodèles, ponctuée de rares buissons de jujubiers, la petite ville apparaît toute blanche dans un massif de verdure, joliment installée dans une vallée paisible et riante que domine le djebel Kandar, pointe avancée du groupe montagneux des Aït Youssi.

Son origine, qui est restée indéterminée, passe pour très ancienne. A l’époque de la venue de Moulay IdrisII, vers l’an 800 de notre ère, la tribu des Ahel Sefrou avait ses différents tchours échelonnés depuis les sources de l’Oued Aggai jusqu’à l’Oued Sebou. Ceux- ci formaient trois groupes principaux dont la ville actuelle était le centre…. Quatre cents ans plus tard, les habitants se voyaient obligés, par des questions d’eau, d’abandonner les tchours extrêmes et se retiraient dans le groupe central, dont les maisons accolées les unes aux autres ne tardèrent pas à être entourées d’un rempart sous le règne du Sultan Moulay Sliman ».

Maurice de Périgny « Au Maroc, Fès la capitale du Nord » 1917 Pierre Roger et Cie éditeurs

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Re: SEFROU EN PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: mer. 29 octobre 2014 23:23:33

LA VILLE, LA MOSQUÉE ET LES CASCADES

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Sefrou: La ville, la mosquée et les cascades
Cliché de la section photographique de l'Armée 30 avril 1916 Photographe Paul Queste


« L’Oued el Youdi, après avoir traversé la ville, passe au pied d'une belle mosquée sous un pont fort ancien et se précipite en une série de cascades au fond d’une gorge toute tapissée d’un épais gazon et de plantes verdoyantes, parsemée de bouquets d’arbres. Les indigènes ont habilement capté ses eaux avec divers petits canaux actionnant plusieurs moulins disposés par étages. C’est là, à peu près, la seule industrie qui existe à Sefrou. On compte une dizaine de ces moulins à blé, tandis qu’une dizaine de moulins à huile se trouvent disséminés à travers la ville ».

Maurice de Périgny « Au Maroc, Fès la capitale du Nord » 1917 Pierre Roger et Cie éditeurs

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Re: SEFROU EN PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: jeu. 30 octobre 2014 12:07:26

CASCADES DE L'OUED EL-YOUDI


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Sefrou: les cascades de l'oued el-Youdi
Cliché de la section photographique de l'Armée 30 avril 1916. Photographe Paul Queste

Une autre vue des cascades – qui n'existent plus aujourd'hui – à la sortie de la ville. L’oued Sefrou -Aggaï - el -Youdi ( le nom varie sur le parcours) qui la traverse présentait un aspect très plaisant ; puis l’eau s’en allait dans la campagne en petites cascades ayant le long de leurs bords des figuiers et des buissons fleuris.

Aujourd'hui il n'est plus qu'un égout à ciel ouvert dans lequel passants et marchands du souk jettent consciencieusement et méthodiquement toutes leurs ordures.


« Des murs blancs, une porte haute qui n'a pas l'aspect rébarbatif des murs de Fès, un chemin blanc comme un chemin de Provence, et rythmant les pas, les paroles , les pensées, le bruit de l'oued, bondissant sur un lit pierreux et irrégulier, heurtant des quartiers de rocs, les arches des ponts, les maisons construites sur pilotis.

Ce ruisseau couvre indiscrètement tous les bruits de la vie, et paraît être le grand moteur et le grand distributeur de jouissances de tout le pays enfantin et charmant, qu'il a fait à son image, bavard et clapotant dans ses eaux de l'aube à la nuit.

Otez l'oued, et Sefrou n'est plus Sefrou. Ce serait un village sans caractère, comme Settat où l'on bâille d'ennui.

Entre les hautes falaises crayeuses, aussi blanches que neige, l'eau serpente, rebondit, trébuche, chante; ce n'est que murmure, harmonie ».

Pascale Saisset « Heures juives du Maroc » 1930 Éditions Rieder

Pièces jointes: 056 Oued et cascades 1916.jpg (378.7KB)  
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Re: SEFROU EN PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: jeu. 30 octobre 2014 23:24:08

AU BORD DE L'OUED


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Sefrou: au bord de l'oued
Cliché de la section photographique de l'Armée 30 avril 1916. Photographe Paul Queste



A la sortie de la médina : l'endroit paraît idéal pour prendre le temps de vivre et regarder l'eau s'écouler doucement pour irriguer par tout un réseau de seguias l'immense jardin que constitue la campagne autour de Sefrou.

Mais, grossi par suite de la fonte des neiges ou de pluies massives automnales, l'oued peut se transformer en torrent dévastateur qui entraîne d’énormes quantités de branches d’arbres, de feuilles, de quartiers de rocher et de sable. Tous ces matériaux bouchent alors la petite ouverture pratiquée dans le mur d’enceinte, par où les eaux de l'oued s'écoulent normalement : les eaux s'amassent derrière la muraille qui sous la pression finit par céder, et les eaux se lancent avec violence sur le mellah et la médina. A plusieurs reprises au siècle dernier les maisons construites « les pieds dans l'eau » furent inondées, détruites et leurs habitants noyés.

« Il avance sans jambes, il creuse sans pioches, il tue sans armes ». Qui est-ce ? … l'oued ! Cette devinette berbère peut définir l'oued Aggaï en crue !

Pièces jointes: 057 Au Bord de l\'oued.jpg (365.8KB)  
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Re: SEFROU EN PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: ven. 31 octobre 2014 17:55:01

CONTRE-JOUR SUR L'OUED

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Cliché n° 511 du Service photographique de la Résidence 1930
Contre-jour sur l'oued

Rien n'a évolué depuis 1916 – cliché précédent - ! … ou les Services de la Résidence ont « retravaillé » le cliché de Paul Queste ?

L’oued Aggaï, pittoresque et photogénique, suit sereinement sa pente pour aller distribuer l'eau, dans les jardins extérieurs, selon les vieilles méthodes du « Orf » ou coutume.

L'importance de l'eau revenant à une parcelle, est calculée au « Mounqach ». Le mounqach veut dire pioche ou sape, autrement dit ce qu'une personne peut canaliser et maîtriser comme eau en l'espace d'un temps donné. J'ai souvenir, enfant, d'avoir accompagné le jardinier, aux heures dédiées, de jour comme de nuit, pour « détourner » l'eau qui nous était affectée temporairement.

Une autre devinette berbère : « Elle la précède mais ne l'a pas enfantée » Qu'est-ce ? :
« La pioche et l'eau ».
Il s'agit de la pioche dont se sert le paysan pour déplacer les mottes de terre qui ferment les rigoles et permettent le passage de l'eau.

Pièces jointes: 057-a Oued Contre jour.jpg (437.6KB)  
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Re: SEFROU EN PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: ven. 31 octobre 2014 22:13:30

LES MOULINS AU BORD DE L'OUED

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Sefrou: La ville au bord de l'oued
Cliché de la section photographique de l'Armée 30 avril 1916.Photographe Paul Queste

Les moulins sont répartis tout au long de l'oued Aggaï depuis le quartier fortifié du Kalaa, en amont et jusqu'aux petites cascades en aval de la médina où ils sont les plus nombreux (environ une dizaine), disposés en étages. Ces moulins sont anciens puisque René Caillé, dans « Journal d'un voyage à Tombouctou » en 1830 écrit : « … Ce que j'ai vu de plus remarquables à Soforo, ce sont deux moulins à eau … ».

Leur établissement sur les berges de l'oued a été facilité par la grande déclivité du terrain qui dispense de faire des travaux importants pour installer les moulins.

Ils existaient deux types de meuniers, ceux qui achètent le blé et vendent ensuite farine et son pour leur propre compte et ceux qui travaillent à façon et reçoivent pour salaire le son plus une petite somme par boisseau. Les procédés étaient assez rudimentaires et primitifs, les rendements modestes et la farine souvent de qualité médiocre mais les Sefriouis s'en contentaient.

Le cliché montre l'oued serpentant entre les moulins. Au premier plan des terrasses : « des terrasses à blé où le grain, pelleté par des enfants, coule comme une grève blonde » (Colette. Notes marocaines) ou des olives étalées sur les terrasses – il y avait également des huileries dans ce secteur – je l'ignore !

Pièces jointes: 051 Les moulins 1916.jpg (434.1KB)  
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Re: SEFROU EN PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: ven. 31 octobre 2014 22:52:26

LE LAVOIR JUIF

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Cliché n° 510 du Service photographique de la Résidence générale 1930. Le lavoir juif


« Otez l'oued, et Sefrou n'est plus Sefrou.

Et dans l'oued, les laveuses actives brossent, battent, savonnent, bavardent, du soir au matin. De même que Sefrou n'existerait pas sans l'oued, l'oued n'existerait pas sans les laveuses, qui paraissent, sous les ponts, des hordes d'insectes multicolores qui seraient venus s'abattre au bord de cette eau pour se reposer du désert.

Arrivent les ménagères apportant avec elles leur linge, leurs légumes, leurs ustensiles de cuisine, tout ce qui peut avoir besoin de l'eau pure, et leurs histoires sans doute, dont elles se déchargent auprès de leurs voisines, tout en regardant la mousse savonneuse se mêler à l'écume des eaux ».

Pascale Saisset. « Heures juives du Maroc ». Éditions Rieder 1930

« L'oued El Youdi parcourt le Mellah. Femmes, enfants retroussés jusqu'aux genoux, lavent étoffes, cuivres, ruisselants d'eau et de soleil.
Spectacle admirable que je vous souhaite de voir, le soir vers cinq heures, alors que toutes ces couleurs sont fondues, diminuées dans l'harmonie douce d'une belle fin de journée ».

Denise Quesnel. Revue Nord-Sud 1933 n°6 . Denise Quesnel était l'épouse de Robert Quesnel, peintre orientaliste qui a séjourné une trentaine d'années à Sefrou

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Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: ven. 31 octobre 2014 23:18:17

LE LAVOIR, VEILLE DE L'YOUM KIPPOUR


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Cliché n° 1471 du Service photographique de la Résidence générale
Sefrou, veille de l'Youm Kippour


« La petite ville de Sefrou est célèbre par ses cerisiers et par ses lavandières. Celles-ci animent, à longueur de journée, de leurs cris et de leurs bavardages, le ravin de l’oued Sefrou : les touristes le savent bien, les photographes et les peintres aussi qui ont souvent fixé sur la toile ou sur la pellicule le spectacle coloré des lavandières de Sefrou ».

Charles Penz . Chroniques du Vieux Maroc . 1953


« Sefrou est en grande partie une colonie juive … et à Sefrou ,(les juifs) vivent tranquilles malgré leur infériorité sociale. Les fillettes délaissent volontiers le mellah aussi noir et sale que les « bassi » du vieux Naples, viennent laver les vaisselles et les linges et barboter, au soleil du matin, dans cette eau pure, réalisant un tableau joyeusement biblique.

Tandis qu'il peignait, entouré de petits Marocains, le peintre eut la grande surprise de les entendre fredonner : « Adieu l'hiver morose, Vive la rose », un des chants populaires recueillis par son frère le poète Maurice Bouchor ; puis s'enhardissant, les enfants chantèrent à pleine voix : Que notre Alsace est belle » et « Où t'en vas-tu, soldat de France », chansons apprises, dans ce bled lointain, de leur vaillant instituteur ».

Camille Mauclair et J-F Bouchor. « Fès, ville sainte ». Éditions Henri Laurens Paris 1930

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Re: SEFROU EN PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: ven. 31 octobre 2014 23:56:02

SEFROU: PANORAMA DEPUIS LE MARABOUT DE SIDI BOUSSERGHINE




Cliché Pierre-Yves MICHEL, mai 2008


« Sefrou : Le paradis terrestre, à peu près tel que nous l’imaginons, si nous l’imaginons oriental et peuplé, et restreint. Sefrou est une flaque de terre fertile, juteuse, toute frémissante du rire de l’eau. La grenaderaie flambe, la cerise enfle, le figuier sent le lait, l’herbe livre son suc dès qu’on la froisse. La rose du Bengale maîtrise la vigne, un vent joueur blanchit les enclos en montrant l’envers à la fois de toutes les feuilles. Un lieu si doux fait l’homme aimable : les garçons sont beaux, les jeunes juives lisses étincelantes d’yeux et de dents, et l’eau bondit sous les ponts entre des rochers et des terrasses à blé où le grain, pelleté par des enfants, coule comme une grève blonde.

Un pacha rustique règne sur ce petit Eden de quatre-vingts hectares. Il grisonne, il a un nez belliqueux entre des yeux doux. Fidèle, il s’est bien battu, aimant autant le fusil que le couteau à greffer. Encore un qui veut réduire Abd-el-Krim à ses dimensions exactes : qu’on lui confie deux mille cavaliers, et l’affaire est réglée… Sa maison est froide, nette, simple sauf les lits de parade, et lorsqu’il nous conduit par les rues, tous lui baisent l’épaule. La roseraie qui enchante la place ne lui appartient pas, mais il force un peu la serrure pour entrer, blanc et assuré comme un archange maraudeur, et nous cueillir des roses.

Nous partons, dans le bruit des sources qui tombent des pentes, passent sous la route, reparaissent, emplissent un vert bassin, retraversent la route sur nos têtes dans un tronc creux qui laisse pendre des fils d’eau tremblante, abreuvent chaque layon de vigne, chaque sillon d’orge. Terre heureuse, où les enfants gras roulent, où les gros serpents, ronds eux-mêmes, ceignent mollement le pied des oliviers ! »

Colette. Notes marocaines. Texte écrit vers 1920 et publié en 1958 . Éditions Mermod Genève

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Re: SEFROU EN PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: sam. 1 novembre 2014 14:35:29

MARABOUT DE SIDI BOUSSERGHINE


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Cliché n°506, Service photographique de la Résidence générale 1929

Sefrou, est le siège de nombreuses zaouïas et marabouts et parmi eux le marabout de Sidi Bousserghine, où les femmes viennent en pélerinage. Il existait déjà au XVIème siècle. La date précise de sa fondation n'est mentionnée ni dans les sources historiques ni dans les archives de la municipalité.

Le marabout domine la ville de Sefrou que l'on aperçoit sur la droite de la photographie

« … Sidi Ali Bousserghine, dont les origines n' apparaissent pas d'une façon très précise, est incontestablement le sanctuaire le plus visité de Sefrou. D'une hauteur voisine de 900 mètres environ, Sidi Ali Bousserghine, domine toute l'oasis qui est tapie à ses pieds. Dans ses alentours immédiats, il existe une source miraculeuse qui a la renommée de guérir la stérilité chez le femmes. Ce Marabout aux tuiles vertes, se situe dans un cadre unique. Il est certain qu'en plus de la foi qui anime les pèlerins qui s'y rendent, venant souvent d'assez loin, il faut ajouter l'attrait du panorama de la ville qui les attire. Sidi Ali Bousserghine est également le rendez-vous de peintres de talent. Il est l'objet d'assez fines toiles.

Ses descendants au nombre de 80, que l'on trouve tous à El-Kelaa, entretiennent et gèrent le sanctuaire de leur ancêtre avec soin. La municipalité vient de placer l'eau courante dans le Marabout et s'apprête à le doter de lumière. Un café-restaurant est prévu dans le voisinage du Marabout, mais sans en altérer la beauté ni en profaner la mémoire. Il y attirera, au contraire, plus de pèlerins qui y trouveront sur place toutes commodités qui les retiendront ».

Si Bekkaï Pacha de Sefrou. Conférence faite, aux Amis de Fès, à Riad Caïd Omar à Sefrou, le 30 avril 1950.

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Re: SEFROU EN PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: sam. 1 novembre 2014 19:19:15

MARABOUT SIDI BOU MADIN


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Cliché Léon Sixta, Dar el Ghlaoui. Fès Médina Éditions Maroc-Islam


Aussi appelé Sidi Bou Médiene, c'est un des neuf marabouts de Sefrou et un des plus anciens, sa construction remonte au XVIIème siècle.

Sur le cliché, le marabout apparaît en pleine campagne, au milieu des oliviers. Il était à la sortie de Sefrou sur la route menant à El Menzel. Il est actuellement en ville, au milieu de petits immeubles et on a du mal aujourd'hui à retrouver la description qu'en faisait Denise Quesnel en 1933 :

« Sidi bou Médiene, enfoui sous les oliviers, mystérieux, évoquant ce conte des mille et une nuits : Aladin à la recherche de la lampe merveilleuse ».

Pièces jointes: 136 Marabout Sidi Boumediene.jpg (176.1KB)  
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Re: SEFROU EN PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: dim. 2 novembre 2014 00:29:31

LA GRANDE MOSQUÉE DE SEFROU

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Sefrou: un coin de la ville
Cliché de la section photographique de l'Armée 30 avril 1916.Photographe Paul Queste


La grande mosquée de Sefrou dite « Jamaâ Lakbir » est construite sur les bords de l'oued Aggaï, ce qui lui donne un aspect monumental et pittoresque, car elle domine le ravin dans lequel coule l'oued.

La date de sa fondation nous est inconnue, mais nous savons qu' elle existait déjà au XIVème siècle grâce à une note d 'Ibn-Kunfud Al-Kasantini . Le minaret actuel date de l'an 1073 de l 'hégire (XVIIème siècle) d'après une inscription qui se trouve sur sa porte d 'entrée. La mosquée a été ensuite restaurée au XIXème siècle par Moulay Slimane.

D’une superficie d’environs 1250 m², ce monument présente un plan rectangulaire irrégulier. Six portes monumentales y donnent accès, quatre du côté de la cour et deux du côté latéral sud.

Ce cliché est une photo "zoom" de « la ville, la mosquée, les cascades » mise plus haut, prise à l'entrée du pont quand on vient de Beni Mdreck. Le site actuel a été très remanié suite aux différentes crues de l'oued.

Pièces jointes: 059 La Mosquée.jpg (332.2KB)  
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Re: SEFROU EN PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: dim. 2 novembre 2014 11:31:43

LA MOSQUÉE JAMAÂ LAKBIR


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Cliché Léon Sixta, Dar-el-Ghlaoui. Fès Médina Editions Maroc-Islam. Non daté.

La photographie ressemble au cliché de 1916 « Les cascades de l'oued el-Youdi » pour la partie concernant la mosquée. Rien n'a vraiment changé sauf la végétation qui s'est développée. Après la crue de 1950, dévastatrice pour le Mellah et la Médina, des travaux d'aménagement du cours de l'oued ont été entrepris modifiant l'aspect des berges.

La ville de Sefrou présente six mosquées historiques : la Grande mosquée « Jamaâ Lakbir », la mosquée d 'Al-Kalaâ, la mosquée Al-Sammarin où se déroule la prière du vendredi, et trois oratoires de quartier, à savoir les mosquées de Chabbak, Nas Adlun, et Zamghila.
D'autres mosquées ont été construites depuis dont la grande mosquée Hassan II au quartier Habouna.

René Caillé en 1830 mentionne … succinctement la grande mosquée :
« Il y a une assez belle mosquée, bâtie en briques et enduite de chaux; deux jolis jets d'eau destinés aux ablutions lui servent d'ornement »

Aubin en 1905 en mentionne cinq : « La ville est dominée par les minarets de ses cinq mosquées, par la masse du mellah, qui en occupe le centre, et par la maison très élevée du caïd el-Youssi, dont la terrasse surveille toute la contrée ».

La présence de ces cinq ou six mosquées historiques et d'une douzaine de zaouïas, accompagnées généralement d'écoles coraniques et de bibliothèques a fait de Sefrou un relais culturel et religieux.

« … Cette infrastructure religieuse, a dû sûrement favoriser la vulgarisation de la culture arabo-islamique en milieu rural et faire de Sefrou un petit centre culturel en plein pays Aït Youssi. La présence de Chorfa Alaouites à Sefrou ne va pas sans marquer la vie culturelle et religieuse de la ville.» Hassan Benhalima dans « Petites villes traditionnelles et mutations socio-économiques au Maroc : Le cas de Sefrou ». Thèse de doctorat 1977

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Re: SEFROU EN PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: dim. 2 novembre 2014 15:16:45

LES SOUKS


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Cliché du Service photographique de la Résidence générale, vers 1930

« Les souks soigneusement abrités de « mamounis » filtrant le soleil, surprennent par leur jour dansant, par cette foule de chleuhs aux vêtements couleur de leurs montagnes contrastant avec les femmes berbères dont les foulards éclatants donnent une note vibrante à cette masse d'allure uniforme ».
Denise Quesnel. Revue Nord-Sud. 1933

« … avant d'aller au marché, nous nous arrêtons au souk, nous y retrouvons ces mêmes boutiques juives qui ont le talent de faire une encyclopédie de marchandises dans un mètre cube d'espace ».
Pascale Saisset. « Les heures juives du Maroc ». Éditions Rieder 1930

« … Protégés du soleil par des claires-voies de roseaux ou de branchages, ces souqs sont bien entretenus et constamment nettoyés. Dans leurs petites échoppes surélevées les commerçants débitent des tissus, des soieries, des cotonnades spéciales grossièrement brodées de dessins aux couleurs éclatantes qu'affectionnent les femmes berbères. Les épiciers, une soixantaine environ dont huit importants, vendent du sucre, du thé, des bougies, différentes épices, et les beqqala du savon, de l’huile, du beurre et du miel, fabriqués sur place. La farine se trouve dans des boutiques à part, de même que les fruits secs, figues, dattes et raisins. Toutes les marchandises viennent de Fès où les petits commerçants vont deux fois par semaine, le lundi et le jeudi, acheter ce dont ils ont besoin, lorsqu’ils ne chargent pas simplement des âniers d’effectuer les achats pour leur compte … Les poids et mesures dont on se sert ici sont spéciaux et diffèrent sensiblement de ceux en usage dans la capitale ».
De Périgny. « Au Maroc, Fès la capitale du Nord » Pierre Roger et Cie éditeurs. 1917

« Le bazar de Sfrou est important et les boutiques y sont nombreuses ; bon nombre de commerçants portent le turban vert des Derqaoua et relèvent de la branche de cette confrérie installée dans la zaouia de Mdaghra, au nord du Tafilelt. Le principal commerce de la ville est celui des laines, qui s'expédient par Fès. C'est à Sfrou que viennent s'approvisionner les tribus berbères du voisinage, et surtout les Aït-Youssi ; les juifs du mellah s'en vont jusqu'à la Moulouya visiter, comme colporteurs, les marchés locaux».
Eugène Aubin « Maroc d'aujourd'hui ». 1904. Armand Colin

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Re: SEFROU EN PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: dim. 2 novembre 2014 19:06:06

SOUK AL-KHMIS


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Cliché Léon Sixta. Dar el-Ghlaoui Fès (Médina). Éditions Maroc-Islam

La situation de Sefrou en fait un centre de collecte de produits agro-pastoraux. Voici ce qu'écrivait Maurice de Périgny en 1917 :

« Le marché a lieu le jeudi sur un bel emplacement situé à la porte de la ville, aménagé par le Service des Renseignements dont le chef dirige la municipalité, clos de murs, avec des pièces et des hangars pour mettre les marchandises à l’abri. Il est fréquenté par une foule nombreuse, variant de cinq cents à mille personnes appartenant à diverses tribus, les Aït Youssi, les Aït Tserrouchen de Sidi Ali, les Beni Alahen, les Marmoucha.
On n’y vend pas moins de deux mille bœufs et de vingt mille moutons et chèvres dont une grande partie provient des tribus éloignées de la haute montagne non encore soumises.Les Ait Youssi Djebala y portent du bois de chauffage, du charbon, du bois de construction, de la laine ainsi que des tapis de haute laine tissés dans la montagne. Les perches en thuya, qui servent pour les terrasses des maisons pauvres, viennent du Sebou. On y trouve en grande quantité des poules et des œufs, du sel amené par les Beni Yazra ainsi que des objets en alfa tressés par cette tribu, couffins et nattes simples ou ornées de dessins de couleur, et des poteries fabriquées à Immouzer et à Bahlil, gros bourg très prospère situé à quelques kilomètres de Sefrou ».

Le souk Al Khmis était à l'origine installé au coeur de la médina au bord de l'oued Aggaï.

Ce marché hebdomadaire fait converger sur Sefrou la totalité de la campagne environnante ( ou plutôt comme on le voit sur la photo surtout sa moitié masculine !).

Pièces jointes: 082 Marché aux moutons.jpg (405.4KB)  
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Re: SEFROU EN PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: dim. 2 novembre 2014 22:56:44

ÉCOLE DE BRODERIES INDIGÈNES

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Cliché du Service photographique de la Résidence générale. 1929

Je n'ai pas la date exacte, ni le lieu de création de cette école à Sefrou, mais elle répondait au vœu des autorités du protectorat de scolariser les filles marocaines.

Pourquoi la broderie ? La broderie est un art citadin pratiqué surtout par les filles de bonne famille. Elles apprennent au domicile d'une maitresse-brodeuse et payent pour cette apprentissage même si la maitresse d'atelier tient compte de la situation de fortune de la famille pour fixer le montant de sa rétribution.

La maitresse d'atelier a aussi un rôle éducatif pour la fillette et pour les parents le but n'est pas tant de former des artistes que de donner à leur fille une technique qui fait partie du programme d'éducation d'une jeune fille bien élevée.

Dès l'établissement du protectorat français, le Service de l'enseignement se préoccupe de la question de l'enseignement des filles musulmanes. Comment attirer les jeunes filles à l'école. On prend modèle sur les quelques ateliers féminins privés qui existaient – broderie et tapisserie - en améliorant leur condition et les méthodes de travail. Le choix du Service de l'enseignement se fixe sur une vieille maitresse-ouvrière qui après quelques conseils pédagogiques accepte de prendre la direction en 1913 à Salé du premier atelier officiel de broderie recevant les filles de notables. Sur le même modèle, en 1916 un atelier de tapisserie pour filles pauvres est ouvert à Salé.

Après quelques tentatives malheureuses, en 1928 il existe une dizaine de ces écoles officielles de filles dont celle de Sefrou (la photo est de 1929). Au fil des années elles vont obtenir de très bons résultats dans la rénovation des broderies marocaines. Véritables conservatoires des arts mineurs féminins, elles exercent une influence importante dans le maintien d'une tradition de qualité grâce à la présence de femmes remarquables par leur talent et leur désintéressement. Les écoles de filles remettent en honneur les traditions esthétiques et les belles techniques des premiers temps de la broderie : elles font reprendre aux jeunes filles le goût et le sens exacts de leur art. Les excellentes maitresses-brodeuses des écoles de broderie, participent au renouveau, à l'imitation des relieurs de Fès, d'un art qui pourrait disparaître si l'on y prend garde.

Pièces jointes: 089 Ecole de broderies indigène.jpg (462.7KB)  
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Re: SEFROU EN PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: dim. 2 novembre 2014 23:47:27

ATELIER DE TAPIS

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Cliché du Service photographique de la Résidence 1929

L'apprentissage de la tapisserie est le deuxième volet de l'enseignement dit « moderne » des filles musulmanes. Fidèle à sa politique le Service de l'enseignement, avec d'ailleurs la bénédiction des notables, ne souhaite pas scolariser ensemble les enfants de notables et ceux du peuple.

Les filles de notables et les filles pauvres ne font pas le même travail ; aux premières les maitresses apprennent la broderie et la dentelle, activités manuelles classiques des femmes des familles aisées surtout avant leur mariage. Broder est une distraction, pas une activité génératrice de revenus.

Aux filles pauvres on apprend la tapisserie, travail fatigant et méprisé. Pour ces filles, c'est un moyen d'améliorer leur condition économique et d'augmenter leur valeur matrimoniale. En général elles se marient et peuvent travailler à domicile : les buts sont atteints … ce qui n'est pas si mal. Souvent l'école fournit des commandes aux anciennes élèves ou leur permet de vendre leur production à des prix avantageux.

Comme pour la broderie, la Direction de l'enseignement à chercher à donner aux travaux de tapisserie un caractère artistique et à faire collaborer les ateliers de tapis des écoles de filles à l'oeuvre de rénovation des Arts indigènes entreprise par le Protectorat. Au lieu d'exécuter machinalement les mêmes modèles, les filles seront capables par l'apprentissage du dessin et une formation technique renforcée d'innover … et de travailler plus rapidement.

Pièces jointes: 090 Atelier de tapis.jpg (327.2KB)  
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Re: SEFROU EN PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: lun. 3 novembre 2014 00:30:03

LA MOSQUÉE DE BAHLIL


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Cliché du Service photographique de la Résidence générale, vers 1930

Le village de Bahlil est situé à 6 kilomètres de Sefrou.

« … Sur notre route, à mi-chemin entre Sefrou et Fez, nous atteignîmes, à flanc de montagne, le gros village berbère de Bahlil, réputé cité sainte et fanatique … Le village de Bahlil d'où émergeait une antique mosquée, bâtie comme une cathédrale...»
Dr Chatinières. « Dans le grand Atlas marocain » Ed Plon-Nourrit 1919

«… je passe à hauteur d'un très grand village, El Bahlil (les sots); il porte, dit-on ce nom parce que ses habitants prétendent descendre des chrétiens ».
Vicomte Charles de Foucauld « Reconnaissance au Maroc 1883-1884 »

« ...En revenant, nous passâmes par les B'halil, gros village à une heure de Sfrou, sur les dernières pentes du djebel Kandar. Une population de cinq à six mille habitants y vit dans de pauvres maisons en pierres ou dans les cavernes creusées dans un sol très friable ; ces habitations primitives épousent le relief du terrain, disparaissent dans les creux de rocher et c'est seulement en descendant vers le Saïs, au travers des oliviers, que l'on aperçoit, dans son ensemble, le village remontant en amphithéâtre, des deux côtés d'un vallon escarpé. Les B'halil forment, à eux seuls, un territoire distinct ; ils sont Berbères arabisés et proviennent d'une fraction empruntée naguère au Zerhoun en vue d'assurer, au dessus de la route de Sfrou, une sécurité qui laisse tellement à désirer encore »
Eugène Aubin « Maroc d'aujourd'hui » 1904 Éditions Armand Colin

Pièces jointes: 06 Mosquée .jpg (371KB)  
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Re: SEFROU EN PHOTOS
Envoyé par: carole (Adresse IP journalisée)
Date: lun. 3 novembre 2014 09:18:24

Merci, Georges, pour cette nouvelle rubrique et ces magnifiques clichés de Sefrou et de Bahlil, qui me rappellent la belle ballade que nous y avons fait avec Najat en ton compagnie il y a quelques années et où on pouvait voir des jeunes femmes fabriquer pour les tailleurs des boutons de caftan dans les ruelles étagées de la ville.

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Re: SEFROU EN PHOTOS
Envoyé par: georges-michel (Adresse IP journalisée)
Date: lun. 3 novembre 2014 18:53:13

Effectivement excellent souvenir pour moi aussi.

A propos des boutons de caftans c'est une activité très ancienne car Maurice de Perigny dans son livre de 1917 en parle déjà et précise même qu'à Sefrou les femmes juives fabriquent les "petits boutons en toile qui servent à orner les caftans" et les femmes berbères " s'adonnent au tissage de tapis".

Il a fallu de tout temps boutonner les caftans - pour pouvoir finalement les déboutonner- il n'est donc pas étonnant de voir des fabricants de boutons. La seule différence c'est qu'aujourd'hui c'est une petite industrie où les femmes sont un peu exploitées par les revendeurs.

Je vais faire une pause dans la mise en ligne de mes photos de Sefrou. L'essentiel des photos de 1916 à la fin des années 40 est en ligne. Les autres sont plus récentes ... elles peuvent vieillir un peu.

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