Une rue de Fès, située à l'Atlas entre la rue de l'Industrie et la rue de Normandie et menant à la place de l'Atlas portait le nom de l'agent Finidori.

J'ai retrouvé le rapport du chef des Services municipaux qui le 3 août 1919 relate la mort de l'agent Finidori.

" Il est 21h30, l'agent Finidori ayant terminé sa journée de service dînait au Mellah lorsque dans un café éclata une bagarre. Finidori, obéissant à un sentiment du devoir dont on ne saurait que le louer, interrompit son repas disant à ses amis qui tentaient de le retenir: "le service avant tout".
" Dans le café, il trouva un coiffeur espagnol, le nommé Gomez de Aranda, originaire de Malaga qui, à la suite d'une discussion, frappait à coups de bâton deux consommateurs.
" L'agent invita le coiffeur et son principal adversaire à le suivre au commissariat. Les deux hommes obéirent, mais au coin de la porte Semmarine et de la rue des Bijoutiers la discussion recommença et faillit de nouveau dégénérer en pugilat.
" Finidori s'interposait à nouveau quand Gomez sortant un revolver tira à quatre reprises sur l'agent qui riposta par trois coups de feu sans atteindre le malandrin. Ce dernier ayant brûlé une cinquième cartouche, atteignit l'agent au ventre et prit la fuite.
" Finidori, transporté à l'hôpital Auvert, expira le soir même vers 23 heures.
" Les obsèques ont eu lieu hier et ont donné lieu de la part de la population à des manifestations de sympathie qu'il est bon de souligner particulièrement. De nombreux particuliers se sont joints au convoi où tous les corps et services civils et militaires de Fès étaient représentés.Le chef des Services municipaux a pris la parole sur la tombe tant au nom du directeur des Affaires civiles, du directeur de la police et du colonel commandant la Région, qu'en son nom propre et en celui de la ville de Fès.
" Finidori était célibataire. Il venait en aide à sa mère qui demeure à Figari (Corse) "

En 1919,toute la vie européenne se déroulait au Mellah et autour du souk Semmarine où se trouvaient cafés, restaurants et magasins. La ville nouvelle n'existait pratiquement pas (en dehors des camps militaires),il n'y avait qu'un commissariat,dans la Grande-Rue de Fès-Djedid. Les policiers étaient peu nombreux et davantage au service des autorités marocaines. Les militaires assuraient leur propre police ce qui n'était d'ailleurs pas une mince affaire dans cette zone qui à côté des bistrots, restaurants et autres bouges abritait le "quartier réservé" de Moulay Abdallah où chaque arme avait son "jour" pour éviter les bagarres entre militaires d'armes différentes !

Outre le nom de Finidori donné à une rue de Fès, une promotion de gardiens de la paix de l'école de police d'Ifrane, dans les années 1950 reçut le nom de l'agent Finidori

Salut Georges ,
De 62 à 65 mon père avait loué et monté un garage dans un grand hangar en haut à gauche dans cette rue Finidori. Mon frère aîné,1 mécano,et moi (hors périodes scolaires) nous avions tenté l' aventure patronale mais les mauvais payeurs et la mauvaise foi de ceux à qui nous faisions les réparations ont eu raison de nous. Je suis repassé devant ce garage en 2008, l' entrée était murée . Cela m' a fait peine de voir celui-ci à l' abandon ! Merci encore Georges pour tes recherches précieuses ! Amitiès DANY