J'ai trouvé sur le Courrier du Maroc du 8 septembre 1950 quelques informations sur les travaux de construction de l'église de l'Atlas.

Le journaliste avait été visiter avec le Curé Doyen le R.P.Etienne, le chantier de « la cité paroissiale de Dar Debibagh » dont les murs commençaient à sortir de terre dans « un beau terrain de près d'un hectare, parcelle de l'ancien lot Arouas, admirablement placé au carrefour de la route de Sefrou et de celle d'Aïn Chkeff, et face à la rue d'Anjou, où s'ouvrira le porche de la future église ».

Avant la construction de l'église proprement dite c'est d'abord la salle paroissiale , de grandes dimensions, qui est érigée et qui servira de chapelle provisoire. Est également prévue la construction d'une salle de catéchisme, d'une bibliothèque et d'un presbytère pour le Père Emmanuel déjà désigné pour être le curé de cette nouvelle paroisse.

L'entrepreneur M.Soulier, le chef de chantier M.Vargas, M.Milleret responsable de la charpente métallique sont également de la visite et ont bon espoir que la salle paroissiale soit terminée pour la fin octobre (1950). La pierre provient des carrières Borde à Ben Souda et de l'entreprise Vaison.

« Un peu plus loin, ajoute le journaliste, en retrait dans le vaste terrain, on voit s'activer des équipes de jeunes de la J.O.C. qui, sous la direction d'un prêtre et aidés de manoeuvres plus robustes, charrient le sable, les tôles, les piquets qui vont servir aux baraquements provisoires des terrains de sport et de jeux des groupements de jeunesse.
On édifiera même une petite piscine alimentée par la séguia qui va être mise sous tube.

En ce qui concerne l'église elle-même, destinée à abriter 1000 personnes assises (je n'avais pas le souvenir que c'était si grand !) elle sera construite par la suite en équerre par rapport à la salle qui sort de terre, et dans une direction parallèle à la route de Sefrou; contiguë à cette salle paroissiale, il suffira d'en faire tomber le mur de séparation pour son agrandissement.
Sa façade sera exactement en face de l'extrémité de la rue d'Anjou. »

Le journaliste termine son article en disant que malgré les dons anonymes ou des différentes entreprises de transport, de matériaux ou de constructions le Père Etienne était encore à la recherche de beaucoup d'argent pour finir le chantier !

Inutile d'envoyer des dons pour ce chantier..... l'église est finie (voir photo)....et même déconstruite !





2 modifications. Plus récente: 13/07/13 19:59 par jpb.

La chapelle "provisoire" de l'Atlas a été inaugurée le dimanche 3 décembre 1950 avec à l'issue de la messe une grande kermesse regroupant les catholiques de l'Atlas, des lots vivriers, du camp Fellert, de Montfleuri et du Saïs.
Monseigneur Peurois, accompagné des R.P. Etienne Saliot et Laurent, préside au baptême de la cloche, dont les parrain et marraine sont Mr et Mme De Montgolfier.
L'architecte était Georges Meyer

Lors de mes recherches j'ai trouvé dans un petit ouvrage "mille ans de présence chrétienne à Fès écrit en 1982 par le Père François Muzard, franciscain, quelques précisions sur l'histoire de l'église Saint François Régis.

L'église doit son nom au principal donateur et bienfaiteur de l'opération:M. de Montgolfier. Originaire de l'Ardèche il choisit comme patron de la nouvelle église le saint patron de de l'Ardèche: saint François-Régis.

Le Père Emmanuel Ruiz, vicaire à St François d'Assise depuis 1948, était par ses origines le plus apte à devenir curé de cette paroisse qui drainait à cette époque environ 5000 habitants venant de tout le bassin méditerranéen et a réussi à créer une communauté paroissiale dynamique.

Dès le mois d'octobre 1950, plus de deux cents enfants s'étaient inscrits au catéchisme et les cours de "caté" auraient commencé dans un garage personnel mis à disposition des catéchistes par Mme Gaillard (certains doivent s'en souvenir)qui oeuvrait beaucoup dans les différentes actions paroissiales (ouvroir, sacristie, bibliothèque) tant à St François qu'à St Régis.

La paroisse persista jusqu'en 1966, les bâtiments furent vendus puis détruits, mais les esprits restent certainement marqués par ce lien harmonieux unissant finalement cette communauté qui pouvait paraître atypique comparée à celle fréquentant St François

Bonnes fêtes de Pâques !