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    Accueil/Les Dossiers/Histoire/Fès
    Les Evènements de Fès en 1912 24/09/2006 - Lu 17489 fois
    Histoire


    Les Evènements de Fès les 17 - 18 - 19 avril 1912

         Le 30 mars 1912 le sultan Moulay Hafid signe à Fès le traité de Protectorat mais la nouvelle doit rester secrète jusqu'à son départ  pour Rabat  fixé au 17 avril . Le départ du sultan et  celui de l'ambassade conduite par M.Régnault, ministre de la France à Tanger, qui avait reçu la signature du traité doivent avoir lieu le même jour, à quelques heures d'intervalle.

         La situation politique du moment est sérieuse, une bonne partie du Moyen Atlas est en effervescence et les dispositions de la population de Fès à l'égard de la France  sont moins bonnes qu'un an auparavant où les troupes du général Moinier avaient rompu l'encerclement de la ville par les tribus insurgées de la région. L'occupation de Fès par les troupes françaises n'a amélioré en rien la situation de la population et la déception est perceptible.

          Le secret de la signature du traité et du départ du sultan a été éventé et des rumeurs font état de la présence autour de la ville de guetteurs des tribus qui envisagent de se rassembler pour attaquer la ville et reprendre à l'ambassadeur « l'acte de vente » d'une partie du domaine de l'islam à une puissance infidèle.


      La révolte
         
    Le 17 avril au matin, à l'occasion de la paye, deux  tabors d'infanterie et un de cavalerie, casernés à la Casbah des Cherarda, se mutinent et agressent leurs instructeurs. Ils se rendent au Dar el-Makhzen pour exposer leurs griefs au sultan qui les fait renvoyer sans vraiment les recevoir. Les tabors révoltés se répandent en ville et massacrent leurs officiers et les chrétiens qu'ils rencontrent.
          On s'attend d'un moment à l'autre à l'invasion du quartier du Douh où habitent la plupart des européens et où se trouvent les principales ambassades et l'hôpital militaire. Le général Brulard, commandant d'armes, établit son poste de commandement à l'hôpital.
           Les émeutiers massacrent les militaires et civils français qu'ils rencontrent, l'hôtel de France est envahi et la propriétaire est tuée. Le poste des télégraphistes à l'entrée du Douh est incendié.
     Le Mellah est envahi et pillé  
    . Une dizaine de milliers de juifs se précipitent vers le Dar el-makhzen qui leur ouvre ses portes.
     L'émeute partie de Fès-Jdid se propage de proche en proche jusqu'au bas de la ville et tous les quartiers sont atteints.
           Il faudra l'intervention des troupes casernées à Dar Makhzen et à Dar Debibagh et de leurs sections d'artillerie qui bombardent les quartiers occupés par les émeutiers pour dégager les européens assiégés. La plupart d'entre eux ont été sauvés par des Fassis qui au péril de leur vie les ont caché, quelques uns ont été recueillis par le pacha de Fès-Jdid et conduits au Dar el-Makhzen puis de là à Dar Debibagh pendant la nuit.
           Après une soixantaine d'heures d'insurrection la situation est progressivement  contrôlée mais les dégâts sont majeurs. La grande rue du Mellah n'est plus qu'un amas de ruines où gisent des cadavres d'hommes, de femmes et d'enfants conséquence tout à la fois des massacres commis par les émeutiers et des bombardements par l'artillerie pour déloger les révoltés 
      .
     La population du Mellah est entassée dans les cours du Dar el-makhzen où elle commence à mourir de faim malgré les distributions de pain que fait faire Moulay Hafid. Pour les mettre à l'abri des intempéries les femmes et les enfants sont logés dans les cages inoccupées de la ménagerie du sultan où ils voisinent avec les fauves.
          Les pertes humaines sont importantes, environ soixante cinq morts et soixante quinze blessés pour les civils européens et les militaires français ou marocains. Les pertes du Mellah sont d'au moins une cinquantaine de tués et d'une quarantaine de blessés. Les pertes concernant les tabors révoltés et la population musulmane n'ont pu être évaluées  « même approximativement » !
        

      Les causes
         
    Les causes de la sédition ont été décrites comme multiples et utilisées par chacun en fonction de ses intérêts ou de sa lecture politique des événements.
          Pour M .Régnault la révolte des tabors est un accident fortuit ayant des causes purement militaires. Le général Moinier au contraire la tient pour totalement fomentée par le Makhzen.
         
          Les soldats marocains (askris) des tabors auraient été conduits à la révolte par  deux mesures militaires principales: le sac et l'ordinaire. Il avait été décidé que l'askri porterait le sac, or il assimilait le sac à un bât (barda) et considérait son port comme une humiliation à laquelle il ne voulait se soumettre à aucun prix.
          Quant à l'ordinaire, une réforme de la solde  a été annoncée  lors de la paye du 17 avril : le soldat recevait une solde incluant une indemnité pour se nourrir, il se nourrissait ensuite comme il le voulait, généralement mal car il utilisait cette indemnité pour nourrir  aussi la ou les femmes qui vivaient avec lui .L'état major a décidé de supprimer l'indemnité de nourriture, en augmentant légèrement la solde mais en retenant la moitié ou les deux tiers de cette solde pour la création de l'ordinaire, l'askri serait mieux nourri mais plus sa compagne . Ce serait l'étincelle qui aurait mis le feu aux poudres.
     
          Pour les tenants de l'origine politique de la révolte le sultan porte une lourde responsabilité dans l'atmosphère de malaise qui règne au Maroc depuis quelques mois: ses tergiversations   dans la négociation en vue de la signature du traité de protectorat, ses menaces d'abdiquer, sa hâte à quitter Fès après la signature et certains propos tenus aux oulémas pour leur prouver qu'il n'avait cédé que sous la contrainte; propos parfois également déformés et grossis par un entourage qui ne souhaite pas voir se mettre en place une nouvelle organisation administrative et qui aurait pu  pousser à la révolte des soldats .
         Cette lecture différente des causes de l'insurrection entraîne une tension dans les relations entre civils et militaires, relations qui n'avaient jamais été très cordiales .Le général Moinier persuadé de la trahison du sultan, du makhzen et d'une bonne partie de la population de Fès veut proclamer l'état de siège, exercer des représailles et lever une contribution de guerre pour punir la ville. M .Régnault exerçant les fonctions -à défaut d'en avoir déjà le titre- de résident général s'oppose à ces mesures.
          Le gouvernement français autorise la proclamation de l'état de siége, interdit les représailles et ordonne de surseoir au recouvrement de toute indemnité . Il se rend compte également de l'urgence qu'il y a à réunir tous les pouvoirs civils et militaires dans une même main qui ne pouvait être que militaire. 

      L’arrivée de Lyautey
    Le décret du 27 avril 1912 nomme le général Lyautey commissaire Résident Général de la République Française au Maroc.
    M.Régnault initialement pressenti pour être le premier Résident Général quitte Fès le 6 juin 1912 en même temps que le sultan. Les deux convois se séparent au col du Zegota, l'un se dirige vers Rabat, l'autre sur Tanger, où le « Du-Chayla » attend le ministre pour le ramener en France.


    Enfin seul, le général Lyautey peut donner libre cours à son génie organisateur. Le Protectorat qui avait mal commencé bénéficiera finalement des émeutes de Fès  avec la nomination de Lyautey dont l'oeuvre marquera durablement le Maroc.

    Voir les photos dans la Galerie   
     Bibliographie:
    -         Capperon  Louis : Au secours de Fès 1912  Librairie militaire H. Charles-Lavauzelle
    -         Hubert-Jacques   : Les journées sanglantes de Fès 1913 Librairie Chapelot
    -         Dr F Weisberger : Au seuil du Maroc moderne 1947  Les éditions de la Porte .
     



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